Jean-Jacques Rousseau est un des plus célèbres philosophes des Lumières, courant du XVIII siècle. Dans ce texte extrait de la Nouvelle Eloïse, il expose sa conception du désir, qu'il considère en effet comme la véritable source du plaisir de l'homme, au détriment de la chose désirée elle-même.
[...] C'est le renouvellement du désir, sa nouveauté, qui le rend si excitant. Enfin, on peut se permettre une critique envers la conception de Rousseau qui veut qu'un désir ne trouve satisfaction. Pourtant, la personne qui a travaillé dur pour obtenir quelque chose qu'elle voulait en trouve un grand plaisir : le plaisir d'avoir l'objet souhaité après tant d'effort, la satisfaction personnelle du but atteint, qui est un accomplissement au désir. Conclusion Au final, nous pouvons dire que dans ce texte, Rousseau va à l'encontre de l'opinion commune en nous faisant nous rendre compte que ce n'est pas l'objet désiré, mais bien le sentiment de désir lui-même qui est source de plaisir pour l'homme, et que c'est la nature même de l'homme qui crée ce désir. [...]
[...] Rousseau nous explique que de ce désir, notre imagination en fait un plaisir, elle transforme la frustration en jouissance ; on s'imagine déjà la chose présent[e] et sensible (l.6) avant même de l'avoir, on sait le plaisir et le contentement qu'on aura avec, on se leurre même à rendre ce plaisir plus fort qu'il ne le sera vraiment. C'est ce qui rend l'attente si bonne, l'impatience si excitante. C'est ce qu'on espère (l.2) qui nous rend heureux. Mais dans une deuxième partie allant des lignes huit à treize, Rousseau nous montre que le résultat de l'attente est tout sauf à la hauteur des espérances. Ce prestige disparaît autrement dit, pour l'homme qui désirait, la réalité est déception. Elle est déception, car le plaisir de désirer, ayant atteint son but, disparaît. [...]
[...] Enfin, dans une troisième partie allant de la ligne quinze à la fin du texte, Rousseau affirme que c'est ce désir qui nous qualifie en tant qu'homme. Malgré le fait qu'il existe quelques rares exceptions, notamment en ce qui concerne les objets de nos passions (l.15), cette force de désir est une des caractéristiques de l'homme. Le désir, c'est notre volonté, notre imagination, autrement dit notre esprit qui s'exprime à la recherche perpétuelle du bonheur. Pour Rousseau, un homme sans désir n'est pas un homme, il est mort (l.17) dans un sens figuré. [...]
[...] ] tout ce qu'il possède (l.1-2). Rousseau va même jusqu'à paraître paradoxal, voire contradictoire, en affirmant à la ligne 3 que l'on est heureux qu'avant d'être heureux Il explique cela par la nature même de l'homme, avide et borné (l.3-4). Ces qualificatifs, qui sont ici clairement péjoratifs, sont en effet l'explication de ce phénomène. L'homme est avide, c'est-à- dire qu'il ressent comme un besoin de posséder, notamment des choses matérielles. D'un autre côté, il est aussi borné, et donc se focalise sur quelque chose en particulier et est susceptible de mettre en œuvre tous les moyens pour parvenir à sa fin. [...]
[...] Après tout, ils sont à la base de notre désir. Rien ne sort du néant, et cela vaut aussi pour notre imagination et notre esprit, qui ne peuvent créer de désir sans un objet à désirer. Or, Rousseau le dit lui-même, un homme sans désir n'est pas un homme. L'objet du désir est donc indispensable, pas forcément dans le sens où on l'imagine : il crée le désir, sans pour autant le satisfaire. De plus, la réalisation du désir semble elle-aussi essentielle, malgré la déception ou tout du moins la désillusion qu'elle apporte. [...]
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