Emmanuel Kant, perception du monde, raison, pensée, individualité, Sartre, Freud, inconscient, vision du monde, Victor Hugo, champ lexical de la vue, Hegel, conscience, art, artiste
Le périple du Petit Prince de Saint-Exupéry, planète après planète, l'amène à faire de singulières rencontres, mais celle que nous retiendrons est celle du renard qu'il a apprivoisé et qui lui apprend une vérité fondamentale : « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux ». Il amène l'idée selon laquelle notre perception du monde est corrélée à nos émotions, et que l'organe visuel ne suffit pas à appréhender le monde.
Lorsqu'Emmanuel Kant énonce : « Nous ne voyons pas le monde tel qu'il est mais tel que nous sommes », il souligne également que « voir » ne se borne pas uniquement à ce que renvoie l'oeil. Parce que l'être humain est doté de pensée et de raison, l'information reçue par l'oeil interagit/se connecte à l'individualité du sujet pensant.
[...] Quant à l'art, il provient de ce qui est perçu par les sens. Les poètes évoquent l'odeur d'une matinée printanière, la sensation que donne le toucher du velours, la mélodie produite par l'accordéoniste. Comme le dit Rilke, l'œuvre n'est pas à considérer à la façon d'une quelconque méthode critique ou esthétique qui n'est pas dans la sensation, dans l'expérience esthétique. Rousseau a écrit que « Nos sensations sont purement passives, au lieu que toutes nos perceptions ou idées naissent d'un principe actif qui juge. » Les sensations les plus immédiates sont alors considérées davantage comme vraies, car elles sont vérité du sensible. [...]
[...] Lorsqu'Emmanuel Kant énonce : « Nous ne voyons pas le monde tel qu'il est mais tel que nous sommes », il souligne également que « voir » ne se borne pas uniquement à ce que renvoie l'œil. Parce que l'être humain est doté de pensée et de raison, l'information reçue par l'œil interagit/se connecte à l'individualité du sujet pensant. La question de l'art, de la beauté interroge le processus pensant : pourquoi la vue d'un objet nous est-elle agréable ou désagréable ? Quoiqu'il en soit, l'œuvre d'art n'est jamais anodine, ni pour celui qui la crée, ni pour celui qui la contemple. [...]
[...] Jankélévitch, Flammarion, « Champs » Hugo Victor, Pauca Meæ. Livre IV des Contemplations. Paris, Gallimard, Folioplus classiques. Klee Paul, Théorie de l'art moderne, Paris, Gallimard. Malaval Frédérique, Les figures d'Éros et de Thanatos, Paris, L'Harmattan Rilke Rainer Maria (1913), publié en 1927, trad. P. Jaccottet, Œuvres II, Poésie, Éditions du Seuil pour la traduction française Rousseau Jean-Jacques, Collection complète des œuvres t4. [...]
[...] Si l'idée est vraie, c'est qu'elle est considérée de cette façon dans son universalité. Cependant, l'idée doit aussi se réaliser extérieurement et acquérir une existence définie, en tant qu'objectivité naturelle et spirituelle. Le vrai, comme tel, existe également, c'est-à-dire en s'extériorisant. Pour autant que, ainsi extériorisé, il s'offre également à la conscience et que le concept reste inséparable de sa manifestation extérieure, l'idée n'est pas seulement vraie, mais elle est également belle. L'artiste donne à voir cette idée par le processus créateur. [...]
[...] Le monde est donc ordonné selon ce que nous en percevons. Ainsi, voir ne saurait être entaché de la pensée, nous pourrions peut-être dire que la neutralité visuelle n'existe pas. C'est pour cela que l'artiste se découvre lui-même dans sa création qui vient dire quelque chose de lui. L'inconscient est mis en œuvre pourrions-nous dire. L'œuvre est miroir de celui qui la créé, mais aussi miroir pour celui qui la contemple, car les émotions qu'elle fait jaillir, qu'elle fait naître, révèlent aussi l'être. [...]
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