Notre langage est-il un bon outil, outil de la pensée, moyen de communication, langage des signes, compréhension, formulation d'une idée, art dans le langage, Rousseau, Platon, Locke, psychanalyse, apprentissage de la langue, fausses réalités
Notre langage est-il un bon outil ? Commençons par nous demander ce qu'est un outil. Il peut être défini comme un instrument conçu pour réaliser une action déterminée ou en faciliter l'exécution. Le langage correspond quant à lui, d'après le dictionnaire Larousse, à la capacité observée chez tous les Hommes, d'exprimer leur pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes vocaux ou éventuellement graphiques. Le pronom possessif "notre" insiste sur le caractère du langage propre à l'humain. De plus, un bon outil fait référence à un dispositif qui fonctionne, qui est efficace, c'est-à-dire adapté à la fonction pour lequel il est créé.
Alors que le langage est commun à une majorité d'êtres vivants, nous pouvons le considérer comme un outil de la pensée et de la communication essentielle, transmis à travers les générations, et ce depuis sa création. Et en effet, l'usage du langage semble indispensable dès le plus bas âge. Les enfants qui ne savent pas encore parler souhaitent tout de même s'exprimer par le biais de signes ou seulement par leur regard. Cependant, il ne permet pas toujours de mettre en mot les pensées comme on les ressent réellement. Possédant notamment différents sens de compréhension, le langage peut altérer, dégrader ou réduire une idée.
[...] Il ne peut alors percevoir que ce que le langage sait nommer. Cette notion est évoquée dans Le rire de Bergson : ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter ». Nous pouvons considérer cela comme une dépendance au langage, et donc entrave à leur liberté. Dans cette même perspective, nous pouvons évoquer la neutralisation linguistique de la réalité. Alors que le langage synthétise les concepts en les nommant et les catégorisant, les pensées et la multiplicité des émotions sont finalement mal transmises. [...]
[...] Or, en rassemblant des perceptions en un concept, le langage détient aussi un pouvoir de distanciation. Nous pouvons ajouter qu'un bon outil devient invisible, et attire l'attention uniquement sur son objectif final ; contrairement au mauvais outil que l'on regarde pour lui-même. C'est ainsi qu'en se penchant à la fois sur les fonctions et les caractéristiques du langage, on traite de son efficacité. Nous interrogerons tout d'abord en quoi le langage est un bon outil, avant de nous questionner sur les critères qui en font un mauvais outil. [...]
[...] Pour finir, le langage peut être source d'erreurs voire nuisible. En ayant recourt au langage, nous avons précédemment affirmé que les pensées ne sont pas correctement explicitées. Spinoza raconte dans l'Éthique que plupart des erreurs consistent en cela seul que nous n'appliquons pas les noms aux choses correctement. ». Si un orateur prend un terme à la place d'un autre, inapproprié, inconvenant ou déplacé, l'auditeur peut se sentir gêné, offensé et blâmer le discoureur. Cet intermédiaire des pensées semble alors infructueux et néfaste. [...]
[...] En dernier lieu, le langage peut être utilisé pour son pouvoir d'organisation. Il permet alors de se libérer, notamment des pensées négatives, en les extériorisant. La psychanalyse, inventée par Freud, est un exemple de ce point. Nous pouvons la définir comme une pratique qui s'appuie sur la parole et la manière d'utiliser le langage (répétitions, lapsus, oublis), dans un objectif d'exploration des pensées inconscientes (refoulement). Une autre forme d'utilisation est celle du discours. En employant des procédés linguistiques tels que la rhétorique ou la persuasion, un orateur peut détenir un pouvoir de séduction ou d'influence sur les auditeurs. [...]
[...] L'essai sur l'origine des langues de Rousseau défend cette caractéristique : la langue accentuée, ce sont les sons, les accents, les inflexions de toute espèce, qui en font la plus grande énergie du langage ». De cette manière, par les caractéristiques du langage propres à l'Homme, par les fonctions de communication des pensées intérieures aux autres, et par l'usage efficace qu'on peut en faire ; nous pouvons affirmer que le langage est un bon outil. Néanmoins, l'outil du langage ne posséderait- il pas des défaillances qui le rendraient plutôt inefficace ? [...]
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