Nous commençons à connaître le monde par l'intermédiaire de notre sensibilité. Les réalités sont d'abord celles de notre existence quotidienne dont nous nous contentons habituellement pour vivre. Nous avons emmagasiné depuis notre enfance une grande quantité d'opinions que nous avons crues vraies et qui se sont révélées incertaines ou fausses. Les opinons sont des jugements que l'on porte sur des choses ou sur des personnes. Elles sont imprégnées de nos craintes et de nos désirs qui déforment la réalité. Je juge les êtres tels qu'ils m'apparaissent. L'apparence ne réside pas dans ce qui est mais dans ce que je pense de ce qu'y est. Un bâton dans l'eau me paraît brisé. Le soleil à deux cents pas me parait immobile. Le lieu de l'apparence c'est l'énonciation, le jugement. Le problème de l'apparence ne fait qu'un avec celui de la vérité.
Le philosophe comme l'H de science est aux prises à des réelles difficultés. Si le faux n'avait pas toute l'apparence du vrai, nous laisserions-nous si facilement attraper ? Tomberions-nous si souvent dans les erreurs ? L'ironie veut que rien ne soit plus proche et plus éloigné du vrai que la vraisemblance. Le sophiste, cet export de discours, fait de l'effet, fait d'illusion. Quand il parle, l'apparence confisque la vérité dans un filet que sa transparence rend invisible. Il pourra parler de la justice tout en l'ignorant. Ses propos semblent vrais, bien qu'il ne sache rien de la vérité comme un peintre représente sur sa toile une chaussure qui a tout d'une chaussure alors qu'il serait incapable d'en fabriquer une. L'esprit n'est jamais jeune, il est vieux de tous ces préjugés, on croit savoir alors que l'on ne sait pas. La vérité dont se réclament le philosophe et l'homme de science n'a aucun rapport avec la vie quotidienne. Ne renoncent-ils pas à une certaine façon de vivre et de penser ? (...)
[...] Il est aussi un conformiste. Sa réflexion ne porte pas sur la société où il est et ses institutions politiques ou religieuses qui relèvent de l'Histoire plutôt que du savoir. Son propos n'est pas de réformer la société ou de modifier le cours de l'Histoire mais de fonder la science. Cette entreprise loin d'aller de paire avec une révolution sociale exige au contraire qu'on se coupe de toutes les sollicitations extérieures de l'existence quotidienne. Ainsi convient-il d'avoir l'esprit libre de tout sain c'es à dire libérer de toute soucis existentiel ou vital et donc de s'être procurer un repos assuré dans une paisible solitude C'est l'hiver, Descartes est en Allemagne, seul enfermé dans sa chambre comme il l'écrit dans le Discours de la méthode il demeure comme tout le jour enfermé dans son poêle D introduit en lui-même une rupture entre l'H ordinaire et le philosophe. [...]
[...] La suspension du jugement est selon PD la condition de l'ataraxie, de la tranquillité de l'âme. Mais le doute permanent qui pulvérise tout ne débouche t-il pas sur le vide ? Ne nous conduit-il pas au silence ? N'est- ce pas une situation intenable ? les limites du scepticisme L'histoire ne se serait-elle par chargée de liquider le problème du scepticisme ? Ce qui nous séparait à jamais de PD, ce serait l'avènement de la science. Peut-on maintenant qu'elle est construite même en doute l'aptitude de la raison humaine à la constituer. [...]
[...] D s'interroge non seulement sur la connaissance sensible mais aussi sur les choses matérielles et corporelles que nous connaissons par l'intermédiaire des sens. Peut-on se fier au sentiment de la réalité du monde ? Est-ce que l'on ne fait pas une confusion entre le réel et l'imaginaire ? L'existence des choses matérielle et corporelles l'argument de la folie (paragraphe Que je suis ici, assit auprès du feu, vêtu d'une robe de chambre, ayant ce papier entre les mains et d'autre chose de cette nature. Comment douter de cela ? [...]
[...] Cette représentation de Dieu est de nature chrétienne. D ne se dérobe pas en glissant qu'il a depuis longtemps cette opinion dans son esprit. Il renvoie à son éducation religieuse, les notions de toute puissance et de création sont spécifiquement chrétiennes. La philosophie ne va-t-elle pas se retrouver parasitée par la religion ? Cependant une telle implication de la religion semble bien étrange chez un penseur qui affirme constamment l'indépendance de la raison par rapport à la foi. Justement, cette séparation est garantie par le développement de cette figure de Dieu. [...]
[...] Ce besoin de sentir l'objet ne correspond à aucun titre, à un état d'esprit scientifique. B fait une psychanalyse de la connaissance : c'est une catharsis (purification). C'est dans l'acte même de connaître qu'apparaissent des lenteurs et des troubles. C'est en terme d'obstacle qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique Il ne s'agit pas de considérer des obstacles externes comme la complexité ou la fugacité des phénomènes. La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelques part des ombres Le réel n'est jamais ce qu'on pourrait croire mais il est toujours ce qu'on aurait de penser Face au réel, ce qu'on croit savoir clairement offusquer ce qu'on devrait voir ? [...]
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