La notion d'ordinaire chez Sartre et Heidegger

Thèmes abordés

La nausée, ordinaire, Sarte, Heidegger, quotidienneté, dimanche, quotidien

Résumé du document

Le dimanche chez Sartre : on tente de sortir de l'ordinaire, mais c'est cette journée que l'ordinaire est la plus présent : déception. Le dimanche matin commence bien et au fur et à mesure on en attend presque le lundi de retourner à l'ordinaire : l'ennui reprend le dessus (fausse parenthèse dans l'ordinaire). Il est en effet vu comme une promesse de rupture : on en attend beaucoup, mais c'est en fait ce jour qui nous met face à l'ordinaire le plus fortement : on n'échappe pas à l'ordinaire.
Description de la foule dominicale dans la Nausée : foule d'individus anonymes comme si tous ces individus avaient une seule et même âme.

Extraits

[...] Elle renforce son emprise pour des fins économiques. Le dasein quotidien n'est plus lui-même : il est ce on qui le domine totalement. Mais pour Heidegger comme pour Sartre, on peut échapper à cette dictature pour être soi-même. Pour Heidegger on y échappe par l'angoisse, la résolution qui permet d'être soi-même. Note ambigüe dans la Nausée : fin optimiste ? Résolution d'échapper à la nausée en écrivant une œuvre. [...]

[...] Dans la nausée, à plusieurs reprises Sartre supprime les mots dans leur pure existence : en supprimant leur identité. Ainsi, si je considère ce couteau comme un couteau, alors je n'atteins pas l'existence, je manque le pur fait d'exister. La nausée est une entreprise qui tente de dépasser les apparences : dimension métaphysique : saisir l'existence en tant que cette saisie suppose un effort, que le quotidien se désagrège pour laisser apparaître l'être en tant qu'il est. Pour Heidegger, la quotidienneté est la façon qu'a l'être d'être au monde, mais qui est une façon de se cacher à nous-mêmes d'être des êtres pour la mort et non des êtres au monde. [...]

[...] La notion de dispositions affectives dépasse le subjectif et l'objectif. C'est l'idée que certes, c'est le dasein qui éprouve la nausée, mais c'est en éprouvant la nausée que la dimension de l'objet quotidien est révélé et la dimension de pure existence. Tous les objets sont répugnants en tant qu'ils existent. L'existence elle-même est répugnante car superflue, surabondante, non nécessaire : c'est l'épreuve de la contingence Ambition métaphysique et plus particulièrement ontologique chez Sartre : il s'agit de dévoiler l'être lui-même dans sa contingence. [...]

[...] Mais Sartre montre en fait que l'on peut en dire beaucoup de choses (ex : galet) La quotidienneté : c'est ce qui revient chaque jour (sans intérêt, monotone), on n'y prend pas garde, elle va de soi. Mais dans la Nausée, Antoine Roquentin aborde la quotidienneté d'une autre manière : découvrir que les objets de la vie quotidienne sont louches et possèdent une dimension métaphysique. « L'existence est là, autour de nous, en nous » mais elle se cache et finalement on ne la touche pas. [...]