Dans un régime traditionnel, la reconnaissance du pouvoir est apprise, elle semble aller de soi, être incontestable. Arendt cette acceptation s'explique par le fait que la tradition fait autorité, ce pouvoir ne se discute pas car il est enraciné dans le passé. Alain « penser c'est dire non [...] réfléchir c'est nier ce que l'on croit » Dire oui c'est s'endormir, devenir ou rester autonome.
L'autonomie est la capacité à obéir seulement aux lois et aux règles qu'on se prescrit soi-même, en écoutant sa propre raison. La véritable autonomie repose sur le fait que nous prenons en compte autrui. La raison fait l'accord des esprits. L'autonomie dépend de la volonté du sujet.
Avoir un maître est donc contre nature : il faut lui désobéir, vouloir sa liberté est un devoir en tant qu'homme. Mais n'a-t-on pas besoin d'un maître ? Kant : « l'homme est un animal qui a besoin d'un maître, car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard des semblables ». Le maître humanise et socialise, le maître semble avoir que des effets positifs sur l'homme.
[...] L'autorité, du latin auctoritas qui signifie garantie. L'autorité au départ est la capacité du sujet de se présenter comme l'auteur de son discours, de ses actes. Le sujet est ainsi moralement et juridiquement responsable. L'autorité est reconnue soit par le droit soit par les personnes qui l'autorisent : l'autorité ne s'impose pas elle doit être reconnue, acceptée. L'autorité inspire le respect, on obéit volontairement à l'autorité alors que la contrainte inspire la crainte, on cède à la contrainte. Un maître est donc celui à qui j'accorde une importance exceptionnelle, par l'Autorité que je lui reconnais, cette autorité n'est fondée ni sur la rationalité, ni sur la force, mais sur une relation de confiance qui s'instaure nécessairement dans le sens élève-maître et maître-élève, c'est une confiance réciproque. [...]
[...] La volonté du maître n'est dangereuse pour la liberté que si elle est seulement et exclusivement volonté particulière Le philosophe-roi constitue la figure idéale du bon maître, unité idéale du magister et du dominus qui gouverne selon le Bien qui est objectif c'est le Bien pour tous. Il y aurait une concurrence sourde entre le maître du savoir: le magister et le maître du pouvoir: le dominus est une caricature, car tous les magisters sont bons et tous les dominus sont mauvais. Il y a des dominus bons (Jeanne d'Arc, de Gaulle . ) et des mauvais (Néron, Hitler . ) et des magisters bons (Socrate, Platon . ) et des mauvais (les gourous). [...]
[...] L'usage de la force peut être le signe de l'échec du pouvoir. Le bon maître est celui qui exerce un pouvoir sur quelqu'un sans exercer de force contraignante. Le maître obtient que la volonté de l'assujetti choisisse la volonté comme étant la meilleure pour lui. On ne s'autoproclame pas maître, on est reconnu comme tel. On détient le pouvoir: on le tient de ceux qui le croient fondé. Le maître est celui qui nous aide à devenir son propre maître dans un domaine précis, un maître extérieur à soi n'a d'autorité que dans son domaine or il existe de nombreux domaines. [...]
[...] Platon parle de porteurs de statuts dans son œuvre La République. Le maître magister : il est le précepteur (magisterium signifie la fonction de maître). Personne qui dispense un enseignement. Maîtriser au sens de magister c'est avoir une intériorité, une certaine forme d'apprentissage pour devenir souverain dans sa pratique, dans son mode d'action, dans sa forme de compétence qui se manifeste dans l'autonomie. Toute maîtrise demande un travail, une méditation réglée donc le passage par une contrainte, elle suppose une obéissance aux règles de production. [...]
[...] La liberté se définit comme autonomie Kant : L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ; chacun est autonome quand il écoute sa propre raison qui dicte les lois morales pour tous. Le mauvais maître: Spinoza (XVIIe) crée une mauvaise image de l'homme pour mieux le persuader de sa faiblesse et de ses imperfections, et ceci, pour mieux le dominer, il l'abêtit et lui dit qu'il ne sera jamais bon à rien, il le maintient à son hétéronomie. Les motifs de l'obéissance sont la peur (de la menace), la paresse (de contester). [...]
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