Depuis le travail accompli surtout par Sigmund Freud, l'homme fait de plus en plus appel à la notion d'inconscient pour expliquer des pathologies auxquelles on ne trouve pas de causes que l'on pourrait qualifier de « classiques », au niveau du corps ou de l'esprit conscient. Mais l'utilisation de la notion d'inconscient implique de lui reconnaitre une certaine potentialité d'action ayant des effets que nous ne comprenons et ne maitrisons pas vraiment. Dès lors, il devient intéressant de se poser la question de savoir si l'inconscient peut introduire une certaine fatalité dans l'existence humaine ? Si celui-ci existe bel et bien, comme la décrit Freud, comme étant une « constellation psychique » à part entière et fonctionnant indépendamment de la conscience, alors comment fonctionne-t-il et sous quelles formes se manifeste-il ? Accepter la présence de l'inconscient, est-ce accepter également l'idée que nous puissions ne pas nous maîtriser pleinement, partout, et tout le temps ?
[...] Mais est-ce vraiment de la fatalité ou n'est-ce qu'une sensation de fatalité ? Et s'il s'agit d'une sensation, ne s'estomperait-elle pas assez rapidement si l'on avait accès à l'inconscient ? La complexité, l'inaccessibilité apparente, le pouvoir et les effets de l'inconscient, ne doivent pas nous faire oublier qu'il est le nôtre, nous en sommes doté depuis au moins aussi longtemps que nous avons une conscience, il nous est propre et même si nous ne le savons pas, nous le connaissons. [...]
[...] Il est donc établit que la conscience ne laisse pas de place à la fatalité dans la vie de l'homme, mais qu'en est-il lorsque l'on prend en compte les travaux de Breuer d'abord, de Freud et de Charcot ensuite ? Quel rôle joue l'inconscient ? Et avant tout, qu'est-ce que l'inconscient ? L'inconscient dont nous parlons ici n'est pas la même chose que l'état d'être inconscient. En effet, l'inconscient sur lequel a travaillé Freud n'est pas un état mais une entité psychique à part entière, cohabitant avec la conscience. [...]
[...] La méthode psychanalytique consiste principalement, sous hypnose ou non, a remonter dans le passé du sujet, depuis les évènements les plus récents jusqu'aux plus anciens. Dans son discours 5 leçons de psychanalyse, Freud expliquait que : Le travail analytique nécessaire pour expliquer et supprimer une maladie ne s'arrête jamais aux événements de l'époque où elle se produisit, mais remonte toujours jusqu'à la puberté et à la première enfance du malade ; là, elle rencontre les événements et les impressions qui ont déterminé la maladie ultérieure. [...]
[...] Ainsi, nous verrons si l'action de l'inconscient introduit une quelconque fatalité dans la vie humaine, comment il l'introduit et si nous pouvons nous en prémunir ou nous en débarrasser. Tout d'abord, il apparaît nécessaire de définir ce qu'est la conscience pour étudier correctement la seconde instance psychique qui lui est intimement liée, l'inconscient, du fait des nombreuses interactions existant entre-elles, et sur lesquelles nous reviendrons. L'homme est donc doté d'une conscience. Il a conscience de lui, conscience d'autrui et du monde qui l'entoure. [...]
[...] Des maux conscients ou des pulsions conscientes incompatibles avec les valeurs de bien et de mal inculquées au sujet peuvent s'enfouirent dans l'inconscient et ressurgir sous forme de pulsions qui, si elles traversent les barrières entre les deux mondes, le surmoi, ainsi que la censure opérée par la conscience, sont susceptibles de provoquer lapsi et actes manqués ou de véritables pathologies telles que la névrose ou l'hystérie. La phobie, envers quelque chose d'inoffensif (la peur des chats, de la foule, de sortir dehors) alors que le sujet sait bien qu'il ne risque rien mais qu'il ne peut expliquer les causes de sa peur : voila encore une pulsion provenant de l'inconscient, matérialisée sous une forme acceptable, et ayant pour origine une souffrance antérieure ou une ancienne pulsion refoulée. Accepter l'existence de l'inconscient permet un début d'explication à celui atteint de tels maux. [...]
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