Né en 1469 à Florence, mort en 1527. Machiavel est nommé en 1498 chancelier du conseil des seigneurs, puis secrétaire d'État, haute fonction qu'il conserve 14 ans. Il est en charge de missions diplomatiques, il fait notamment le voyage à la cour de Louis XII, roi de France, pour lui demander son aide contre Pise. Il découvre à cette occasion ce qu'est un grand État moderne, auprès duquel Florence fait pâle figure. À partir de cette expérience, Machiavel comprend qu'il s'agit désormais de la seule entité politique capable de rivaliser avec L'Empire et l'Église, validant ainsi l'évolution historique de son temps, La Cité, modèle classique de la république, devant se transformer sous peine de disparaître. C'est en tant que secrétaire d'État qu'il entreprend de créer des milices nationales, afin de délivrer son pays des condottieri (“aventuriers mercenaires”) et d'assurer ainsi son indépendance. Revenus au pouvoir à Florence en 1512, Les Médicis proscrivent Machiavel.
[...] Pourtant, la thèse de Machiavel sur le rôle du peuple peut encore être d'actualité ; tant que la politique ne nuit pas aux intérêts d'un particulier, celui-ci n'a aucune raison de s'y intéresser. Machiavel achève le Prince en légitimant l'utilité de son œuvre par une exhortation faite notamment à Laurent de Médicis à la libération de l'Italie. Visionnaire, il pense que seul un Prince nouveau suivant ses conseils pourra unifier l'Italie. Cette unification ne pourra se faire que sous la forme prescrite dans le Prince. CONCLUSION nos défauts nous seraient utiles si nous savions nous en servir [S.Guitry] Machiavel a certes laissé une mauvaise réputation. [...]
[...] LE MOMENT MACHIAVÉLIEN Le Moyen Âge apparaît, politiquement, comme le temps passé par l'occident chrétien à résoudre son “problème théologico-politique” : s'inspirer de l'ordre divin pour façonner l'ordre humain, mais sous la contrainte, nouvelle, d'une institution universelle, L'Église. Cette prétention contraint les formes classiques de la politique, la Cité et l'Empire, à une lutte incessante contre l'Église ; lutte qui va épuiser la vitalité au profit d'une forme politique nouvelle, l'État moderne, et du premier régime qui l'incarne, la monarchie - absolue ou nationale. C'est Machiavel qui introduit la première grande rupture dans ce schéma classique de la politique. [...]
[...] “Toutes les lois favorables à la liberté, nous dit Machiavel, ne naissent que dans l'opposition” entre les partis de la cité. Si le modèle de la Cité et du régime mixte reste un idéal indépassable pour l'ensemble des penseurs politiques, c'est le modèle impérial qui s'est imposé depuis le siècle - et donc la Chrétienté a repris le cadre, non sans conduire dès le début du second millénaire à un conflit profond entre ses deux chefs putatifs, l'empereur, glaive terrestre, et le Pape, glaive céleste. [...]
[...] Machiavel propose deux comparaisons de la Fortune : il s'agit d'abord d'un fleuve impétueux qu'il convient de maîtriser et d'utiliser sa force pour soi et ensuite d'une femme qu'il faut battre et maltraiter. La Fortune représente les circonstances, le hasard capable de ruiner ou d'élever un Prince. Un Prince arrivé au pouvoir par la Fortune doit donc la maîtriser et trouver d'autres appuis pour conserver son pouvoir que le simple fait des circonstances. L'État : il désigne l'institution du pouvoir souverain. Machiavel est le créateur du terme État. Le prince incarne l'État. [...]
[...] Homme de talent, perspicace, prudent (mais jamais indéterminé), rompu à l'art de la guerre, mais fourbe, cruel, il connaît parfaitement son État et ses voisins et sait user de la violence uniquement lorsque cela s'avère nécessaire et se faire craindre et respecter par son peuple. La Fortune, ensemble de circonstances complexes et mobiles, devant lesquelles l'homme est impuissant s'il n'utilise, au bon moment, le bon moyen : l'occasion propice à l'initiative audacieuse ; Cette notion apparaît dans le chapitre VII comme procédé pour atteindre la fonction de Prince, mais est plus clairement exposée dans le chapitre XXV. On pourrait la considérer comme une suite de circonstances plus ou moins favorables. [...]
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