Cependant, nous nous apercevons que l'Un dans la non-philosophie concerne surtout la philosophie contemporaine, qui respecte la notion de l'Autre. »
[...] Laruelle dit : Il est donc deux fois sans identité alors que Levinas ne l'est qu'une fois, mais seul le Juif qui a rendu secrètement les armes au Grec peut être deux fois sans identité. p. 128). C'est le point crucial, car, il est certain que Levinas critique la structure du Même ; mais en restant dans la dimension juive, il ne revient pas à la dimension grecque. Autrement dit, Levinas s'oriente vers la dimension impensable alors que Derrida relie sa pensée à la dimension pensable. Et, ce double mouvement de Derrida, d'abord du judaïque au grec, puis du grec au judaïque, ouvre la porte de la non- philosophie. [...]
[...] La jouissance est un des moments les plus importants chez Levinas. Cependant, Laruelle ne parle pas de la souffrance, et nous pouvons y trouver une différence radicale entre eux l'Un est une Identité non- thétique en général, c'est-à-dire à la fois non-décisionnelle soi et non-positionnelle soi P. 42). Ni l'Autre ni le sujet chez Levinas ne sont non-thétique, comme Laruelle l'affirme L'Un est une identité déjà inhérente soi au moment où la philosophie tente de l'entamer p. 42). En effet, l'Un n'a pas un commencement en tant qu'il est déjà inhérent à soi. [...]
[...] Voyons l'interprétation concernant la Différance par Laruelle. D'abord, la Différance est syntaxiquement un sous-système de la Différence. Laruelle trouve trois types de la différence dans la Différance : gréco- nietzschéenne, deleuzienne, et heideggerienne. Cependant, cette notion montre aussi que Derrida dépasse la généalogie philosophique. Laruelle ainsi pose un problème concernant la position de Derrida. «Les «positions» de Derrida sont, du seul point de vue syntaxique, dans des relations de voisinage avec celles de Nietzsche plutôt qu'avec celles de Heidegger p. 123). [...]
[...] C'est ainsi que nous traitons l'Un comme sujet chez Levinas avant d'entrer dans l'analyse de l'Un dans la non-philosophie. Pourtant, Levinas ne dit pas que la subjectivité consiste dans l'activité ou la décision du sujet. D'abord, nous voyons la subjectivité dans Totalité et infini, dans lequel Levinas montre la subjectivité comme jouissance, et dans lequel il dit que besoin et jouissance ne sauraient être recouverts par des notions d'activité et de passivité, fussent-elles confondues dans la notion de liberté finie p. [...]
[...] L'évaluation de Levinas par Laruelle dans une autre œuvre est la suivante : Avec Levinas, il y a une possibilité de briser le cercle philosophique, de libérer l'Autre de l'autorité du Même et de penser depuis celui-là vers celui-ci, toutes possibilités interdites chez Derrida. Mais l'inconvénient de la solution-Levinas, c'est que le Même est annulé et que la décision disparaît, si bien que la déconstruction est sans objet explicite, impossible faute de matériau à déconstruire. p. 207). Laruelle critique Levinas parce que l'Altérité absolue semble faire perdre l'autorité du Même. Nous ne nous opposons pas à cette analyse. [...]
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