A défaut d'être libre physiquement dans leurs actions, l'homme est encore libre moralement, c'est à dire qu'il peut penser seul, sans être embrigadé par une autre personne. Mais ici, Nietzsche critique ce libre arbitre qu'il qualifie comme une illusion pour l'homme.
De là, nous pouvons nous demander : en quoi le libre arbitre n'est-il qu'une illusion pour l'auteur ? (...)
[...] Tout d'abord, étudions comment les hommes se sentent libres. Selon Nietzsche, les hommes en général, lui y compris puisqu'il utilise le pronom personnel nous s'estiment indépendants tant qu'ils se sentent ne pas dépendre de quoi que ce soit Cette idée, vraie à toutes les époques, illustre le fait que l'homme se croit indépendant quand il ne dépend plus de personne. Ceci montre donc que l'homme ne peut être indépendant éternellement et tout le temps, puisque à chaque journée de sa vie, il sera dépendant de quelqu'un ou de quelque chose. [...]
[...] Dans l'hypothèse inverse, Nietzsche propose que l'homme est toujours dépendant, mais qu'il ne le ressent pas. Cette seconde hypothèse met donc en porte-à-faux la première, puisqu'il est possible d'expliquer la même chose par deux postulats différents, le second étant plus plausible. Aux dires de Nietzsche, l'homme vit constamment dans une dépendance multiforme, mais s'estime libre quand il cesse de sentir la pression de ses chaînes du fait d'une longue accoutumance. On retrouve le fait de l'habitude, de l'accoutumance avec l'adverbe constamment, qui relève de la même explication que habituellement Le philosophe admet donc que l'homme vit dans une dépendance multiforme, c'est à dire sur une pluralité de causes et de liens. [...]
[...] Par cela, Nietzsche veut nous montrer que ce n'est pas parce que l'homme se sent libre et indépendant qu'il l'est réellement. De cela, l'auteur en sort une conséquence sur l'homme : S'il souffre encore, ce n'est plus que de ses chaînes nouvelles : le libre arbitre ne veut proprement rien dire d'autre que ne pas sentir des nouvelles chaînes. Il est donc possible que l'homme souffre de dépendances, mais à condition qu'elles soient nouvelles, car le manque d'habitude à ces nouvelles dépendance expliquerait la souffrance enduré par l'homme. [...]
[...] Mais cette analyse de Nietzsche sur le libre arbitre reste toutefois en suspend, puisque il y expose deux axiomes totalement inverse pour expliquer une même notion. Il exprime donc une idée et son ombre, ce qui laisse perplexe le lecteur. Mais à retenir, le libre arbitre est une illusion dans le fait qu'elle s'exprime par le non-sentiment de nouvelles dépendances. Au final, Nietzsche nous interroge sur deux choses : le libre arbitre existe-t-il et qu'est-il vraiment ? La liberté n'est-elle qu'un mythe ? [...]
[...] C'est cette erreur dans le raisonnement que le philosophe va développer par la suite. L'homme affirme que si dépendance il y avait, il la ressentirait dès qu'il la subirait. Nietzsche expose que cette affirmation est liée à l'hypothèse que l'homme vit habituellement dans l'indépendance et qu'il éprouverait aussitôt une contradiction dans ses sentiments s'il venait exceptionnellement à la perdre. Il faut noter que l'auteur insiste sur l'adverbe habituellement, pour appuyer l'idée que l'homme vit principalement dans l'indépendance, que l'indépendance est un état normal et fréquent chez l'être humain. [...]
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