Le texte étudié est un extrait de Sur la vérité et le mensonge, du philosophe allemand du XIXe siècle Nietzsche. Ici, il critique une recherche d'une conception anthropocentrique de la vérité qui met l'homme au centre de tout, voit tout selon lui et rapporte le monde à l'échelle humaine. Selon Nietzsche, cette méthode ne peut jamais aboutir à la Vérité. Mais qu'est-ce que la vérité pour ce philosophe ? Ou, du moins dans ce texte, que n'est-elle pas ? Et qu'est-ce que la vérité pour les autres philosophes ? (...)
[...] Pour rétablir la vérité, il faudrait peut-être, comme les stoïciens, se détacher de tout ce qui n'est pas en notre pouvoir pour ne tenir pour vrai que ce dont on est sûr. Mais il y a surtout trois théories qui se dégagent dans cette philosophie de la vérité. Tout d'abord, la plupart des philosophes pensent que la vérité est dans l'accord entre les choses et les idées qu'on s'en fait. Cependant, il est impossible de vérifier cette correspondance car il faudrait avoir une connaissance de la chose pour savoir si elle correspond à notre idée. [...]
[...] NIETZSCHE Sur la vérité et le mensonge Par son génie de l'architecture, l'homme s'élève loin au-dessus de l'abeille : celle-ci bâtit avec la cire qu'elle recueille dans la nature, lui avec la matière bien plus fragile des concepts qu'il ne doit fabriquer qu'à partir de lui-même. Il faut ici beaucoup l'admirer mais non pour son instinct de vérité, ni pour la pure connaissance des choses. Si quelqu'un cache une chose derrière un buisson, la recherche à cet endroit précis et la trouve, il n'y a guère à louer dans cette recherche et cette découverte : il en va de même pourtant de la recherche et de la découverte de la vérité dans l'enceinte de la raison. [...]
[...] Ainsi, nous voyons qu'il peut y avoir un écart plus ou moins important entre les choses et les jugements qu'on en a. On rejoint ici l'avis d'Aristote : le vrai et le faux ne résident pas dans les choses elles-mêmes mais dans les jugements qu'on porte sur elles. Cette dernière phrase de l'extrait de Nietzsche rappelle Le Mythe de la Caverne de Platon : des hommes sont enfermés depuis leur naissance dans une caverne, face à un mur où sont projetées les ombres de la vie extérieure. [...]
[...] Avec une telle méthode, l'homme obtient, dans le meilleur des cas, le sentiment d'une assimilation. (ll13-14) c'est-à-dire que le maximum que ce chercheur puisse faire est de prendre pour la découverte de la vérité ce sentiment d'assimilation Il assimile sa propre vision, compréhension, connaissance du monde au monde lui-même. Il peut en effet y trouver une ressemblance mais la ressemblance entre la chose et l'idée qu'on s'en fait ne suffit pas pour établir la vérité de cette chose : une ressemblance n'est pas une totale correspondance, elle contient une part d'incertitude voire d'erreur que la vérité ne peut pas se permettre. [...]
[...] Par exemple, on ne peut évidemment pas croire que l'abeille considère le chameau comme un mammifère ! Et si cette vérité ne peut pas être vraie pour tous et seulement pour les humains, elle ne peut donc être vraie en soi. Ces différents cas nous donnent déjà une idée de la position de Nietzsche : toutes les vérités de l'homme qui ne font pas abstraction de lui-même ne peuvent être valables universellement, et, sans être forcément fausses selon les points de vue, elles ne sont pas vraies en elles-mêmes. [...]
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