« La foule (...) a longtemps méconnu le philosophe, elle l'a confondu soit avec l'homme de science et le savant idéal, soit avec le mystique exalté qui, affranchi de la morale, retiré du monde, s'enivre de Dieu; et quand de nos jours on entend dire d'un homme qu'il mène la vie du "sage" et du "philosophe", cela ne signifie presque rien de plus qu'une vie "prudente" et "retirée". La sagesse, aux yeux du vulgaire, c'est un refuge, un moyen, un artifice pour tirer son épingle du jeu ; mais le, véritable philosophe, ne le sentons-nous pas, mes amis, ne vit ni en "philosophe" ni en "sage", ni surtout en homme prudent et sent peser sur lui le fardeau et le devoir des cent tentatives, des cent tentations de la vie ; sans cesse il se met lui-même en jeu, il joue le mauvais jeu par excellence… » (Nietzsche, Le livre du philosophe)
Platon, dans Théétète, explique que le philosophe vit à l'écart de la société pour méditer en paix, et que lorsqu'il est obligé de communiquer avec les autres hommes, ces derniers se moquent de lui. Mais peut-être s'isoler de la société serait une solution de facilité. Ainsi, on peut se demander comment est le véritable philosophe et quel est son mode de vie.
Nietzsche soutient la thèse que le véritable philosophe n'est ni sage, ni retiré, car il veut affronter les faiblesses humaines pour tenter d'y résister. En effet, le philosophe allemand (= Nietzsche) avance comme argument que la sagesse est un refuge, un moyen d'éviter d'affronter les faiblesses humaines.
[...] Le savant et le mystique ne sont donc pas philosophes, comme la foule pourrait le croire. Cependant, le mot longtemps et l'utilisation du passé simple dans la foule a longtemps méconnu le philosophe fait preuve d'optimisme et montre que Nietzsche croit en la capacité de l'homme à connaître la véritable nature du philosophe. De nos jours est en opposition avec longtemps : c'est parce que l'opinion commune s'est méprise pendant très longtemps sur la nature du mot philosophe que celui-ci a aujourd'hui un sens incorrect et appauvri dans le langage courant. [...]
[...] Nietzsche, le véritable philosophe La foule ( . ) a longtemps méconnu le philosophe, elle l'a confondu soit avec l'homme de science et le savant idéal, soit avec le mystique exalté qui, affranchi de la morale, retiré du monde, s'enivre de Dieu; et quand de nos jours on entend dire d'un homme qu'il mène la vie du "sage" et du "philosophe", cela ne signifie presque rien de plus qu'une vie "prudente" et "retirée". La sagesse, aux yeux du vulgaire, c'est un refuge, un moyen, un artifice pour tirer son épingle du jeu ; mais le, véritable philosophe, ne le sentons-nous pas, mes amis, ne vit ni en "philosophe" ni en "sage", ni surtout en homme prudent et sent peser sur lui le fardeau et le devoir des cent tentatives, des cent tentations de la vie ; sans cesse il se met lui-même en jeu, il joue le mauvais jeu par excellence Nietzsche, Le livre du philosophe Platon, dans Théétète, explique que le philosophe vit à l'écart de la société pour méditer en paix, et que lorsqu'il est obligé de communiquer avec les autres hommes, ces derniers se moquent de lui. [...]
[...] Ces tentations font partie de son quotidien, comme tous les autres hommes, et il doit donc fournir un effort permanent pour tenter d'y résister : sans cesse insiste sur ce perpétualisme. Le véritable philosophe est philosophe à plein temps. Cet exercice est périlleux, car il doit frôler les tentations au plus près sans jamais y résister. A chaque fois, il joue le mauvais jeu par excellence c'est-à-dire qu'il doit s'engouffrer dans la tentation pour la connaître au mieux, et savoir y renoncer avant d'y avoir succombé. [...]
[...] Enfin, Nietzsche insiste, avec l'adverbe surtout sur le fait que le véritable philosophe n'est pas prudent. En effet, le plus important pour un philosophe est le raisonnement plus que l'obtention d'une théorie aboutie. Du moins, il n'y a pas de théorie possible sans raisonnement. C'est pourquoi le véritable philosophe se doit d'essayer de raisonner sur les problématiques qu'il rencontre, même si son raisonnement se révèle infructueux par la suite. Cela est même une obligation pour lui, car sans ça, il ne serait pas philosophe. [...]
[...] Ils raisonnent pou rechercher la vérité, tout comme le philosophe. Mais ils ne sont pas objectifs car ils sont influencés par leur passion. Or le philosophe se doit d'être libre et neutre pour élaborer une théorie. D'autre part, la morale et la raison jouent un rôle dans la réflexion du philosophe. La morale est l'ensemble des principes de jugement et de conduite qui s'imposent à la conscience. Pourtant, le mystique est affranchi de la morale comme le précise Nietzsche, et le savant sert avant tout la science avant la morale. [...]
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