Nietzsche, Spinoza, crise de la raison, rupture spinoziste, rupture nietzschéenne, corps, âme, dualisme, éthique
Nietzsche et Spinoza représentent tous deux une rupture dans l'histoire de la philosophie. Si Nietzsche n'était pas un homme, mais de la dynamite, Spinoza, lui aussi, à sa manière, fait exploser la philosophie. Leurs philosophies remettent en question, de manière plus ou moins radicale, les grands principes les ayant précédés. De grandes notions sont bousculées, telles que le bonheur, la vie, le bon…
Spinoza mène une première critique, révolutionnaire, mais qui garde néanmoins un fond classique puisque dans sa philosophie le but de l'homme est le bonheur. Mais Spinoza réforme réellement les notions de bien et de mal, car comme nous le verrons plus tard, il cherche d'abord à comprendre avant de juger.
[...] La philosophie de Nietzsche est une philosophie de l'acte et du devenir. Il n'y a aucune dualité. Il n'y a pas d'esprit derrière l'acte. n'y a point d'être derrière l'acte, l'effort et le devenir. L'acteur n'a été qu'ajouté à l'acte, l'acte est Les valeurs construites jusque-là sont un mensonge, une illusion qu'il y a d'inoffensif chez l'être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche [ ] se pare ici d'un nom bien sonnant, il s'appelle patiente, parfois même vertu ». [...]
[...] D'où l'importance de la faculté d'oubli. La promesse qui respecte un système pénal fondé sur la mémoire est une promesse contrainte et empêche donc la liberté ». Mais chez Spinoza il y a également la notion d'ingenium qui entre en compte : c'est la complexion affective d'un peuple. S'il est marqué par l'espoir c'est un peuple libre, par la crainte, c'est un peuple asservi. Cet ingenium va tirer les individus vers lui. Il est positif s'il est l'espoir, négatif s'il est la crainte. [...]
[...] Chez Nietzsche comme chez Spinoza, les affects négatifs nuisent. Chez Spinoza, nécessairement, puisque les affects de haine, de pitié, de ressentiment, sont des affects de tristesse. Chez Nietzsche, la négativité force à l'inactivité. D'où la supériorité des aristocrates qui subissent moins les affects de ressentiment, de haine, ils n'ont pas le sentiment d'être opprimés. Donc ils vont se complaire dans l'action, la positivité, l'activisme. La prudence chez Nietzsche est un sentiment d'opprimé. Chez nos deux auteurs, le ressentiment et la haine sont à bannir (Nietzsche les qualifie de vermines). [...]
[...] Toute culture serait alors une banale déviation de ce qui est la véracité de la vie. Ce problème de l'immanence est en même temps la force de la philosophie de Nietzsche - philosophie pour tous et pour personne, c'est-à- dire à comprendre avec précaution car elle permet une compréhension de l'action en train de se faire, et ouvre sur une création permanente, celle finalement de l'homme conforme à ce que lui présente la nature. C'est une désindividualisation de l'homme que nous présente Nietzsche, et non pas son affirmation totalitaire comme cela a été mésinterprété par le régime nazi par exemple. [...]
[...] Comme nous l'avons dit pour Spinoza le savoir permet d'accéder à la joie. Nietzsche le rejoint quelque peu sur ce point, le savoir n'est pas l'unique voie d'accès à la joie, mais il apporte la gaieté : effet la gaieté, ou pour parler notre langage, le gai savoir, est une récompense : la récompense d'un effet continu, hardi, opiniâtre, souterrain, qui à vrai dire n'est pas l'affaire de tout le monde ». Ce n'est pas l'affaire de tout le monde parce qu'il ne faut pas se tromper de savoir : le savoir chez Nietzsche, rappelons-le, doit être utile à la volonté de puissance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture