La figure de Socrate est une figure extrêmement complexe à traiter dans le domaine de la philosophie. Philosophe de la tradition orale, bien peu de faits tangibles peuvent avec certitude lui être rapportés. Cela encourage donc la vision d'un Socrate mythique, que l'on ne peu connaître que fragmentairement, rapiéçant les pièces du casse-tête dont les principaux morceaux nous proviennent de Platon, mais aussi d'Aristophane et de Xénophon entre autres. Il sera important de comprendre que le Socrate critiqué par Nietzsche est le Socrate historique, tel qu'il nous est présenté par ces principaux auteurs mais surtout celui de Platon. Or, Socrate à une existence à part entière qu'il nous faut reconstituer prudemment (...)
[...] Presses universitaire de France, Paris p. CITATI, Pietro. La lumières dans la nuit, trad, Brigitte Pérol et Tristan Maci, Gallimard p. HADOT, Pierre. Qu'est-ce que la philosophie antique? Folio essais, Gallimard Paris p. NIETZSCHE, Friedrich. La naissance de la tragédie, folio essais, Gallimard Paris, 374p. NIETZSCHE, Friedrich. Œuvres complètes. Bouquins, trad, Pütz, Tome 1 et Paris p. [...]
[...] Cela dépend sans doute de la perspective que nous adoptons pour l'observer. Or il me semble évident que pour la part de Nietzsche, il n'y a pas que mépris concernant la figure de Socrate. En effet, quelqu'un qui prend autant de temps et d'ardeur à critiquer quelqu'un d'autres considère et valorise par le fait même les thèses de cette personne. Si Nietzsche était resté indifférent et avait passé sous silence cette figure mythique de la philosophie, on aurait su qu'il ne la valorisait véritablement pas. [...]
[...] Toute cette tentative est pour Nietzsche une sorte de mauvaise foi qui fera anéantir le grand art grec, la tragédie. L'homme théorique défini plus haut est donc en opposition totale avec l'homme artiste, l'homme tragique. Alors que l'homme artiste comprend la vérité comme étant cachée, l'homme théorique s'acharne de son côté dans une vaine recherche de cette vérité qui pourtant nous est inaccessible. Cette représentation de Socrate se reflète assez négativement pour Nietzsche, surtout en ce qui a trait à l'esthétique. [...]
[...] Il représente donc l'ivresse, le dithyrambe, le drame satyrique, la lubricité, l'excès, la violence, le vin libérateur qui peut constamment avoir son double tranchant et être accablant. Apollon, est le gardien de la mesure, de l'ordre contrairement à Dionysos qui est celui de l'anarchie, du désordre. Il est le symbole de la beauté et est la quintessence de l'apparence éclatante. Apollon est d'origine et par définition plus limité que peut l'être Dionysos. Il sera le Dieu représentant le logos, la raison et sera illustré par des paroles chantées. Apollon représente le non-être, la civilisation, la raison et les apparences. [...]
[...] Socrate apollinien On peut considérer le Socrate de Nietzsche comme un moderne avant la lettre. Pourquoi? Parce qu'il est très avant-gardiste en ce qui a trait au rapport à soi qui lui est important. Dans l'Antiquité grecque, l'on se rapportait aux dieux, au nous mais pas vraiment au je au sens propre et individuel, ce que Socrate anticipe. De plus, avec lui, nous voyons apparaître l'homme théorique, l'homme rationnel qui utilise le logos dans des dialogues avec autrui pour le faire s'émerveiller et grandir intérieurement. [...]
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