Nous étudierons la pensée de Nietzsche au travers de ces postérités politiques. On a voulu faire dire beaucoup de choses à Nietzsche. Nous étudierons tout d'abord évidemment sa pensée philosophique, avant d'étudier les récupérations politiques qui ont pu en être faites. Il nous appartiendra aussi d'établir si elles sont justifiées
[...] Deux ans après sa mort, grâce au commandant Oehler, son cousin et collaborateur aux archives, est inauguré en présence des hauts fonctionnaires nazis un monument commémoratif du philosophe. (Mussolini offre pour la circonstance une statue de Dionysos). Hitler en avait formé le projet dès 1935. Il voulait doter le monument d'un auditorium et en faire un lieu de rencontre pour la jeunesse allemande qui pourrait y suivre des séminaires, des conférences et des ateliers d'étude où seraient dispensées la supposée doctrine nietzschéenne de la race supérieure. [...]
[...] Nietzsche voit les surhommes ici et là : l'aristocratie de l'Inde ancienne, le peuple grec, ou encore Napoléon. Il existe une sélection. Cette sélection n'est pas un processus biologique dominé par la Nature, c'est une méthode d'éducation appliquée à la volonté de puissance par une minorité compétente. Nietzsche la qualifie de Dionysiaque Dionysos symbolise pour Nietzsche un être doué d'une telle énergie qu'il peut tout transformer en affirmation. C'est le héros affirmateur : l'affirmation comme victoire absolue. Cette éducation, c'est l'éducation de la volonté de puissance, pour éviter la domestication du dernier homme. [...]
[...] Pour lui, le caractère du monde, c'est celui d'un chaos éternel. On peut aussi interpréter le thème de la mort de Dieu par ce biais : dire que cette mort signifie la mort de la conception morale de Dieu. Nietzsche se livre à une critique en règle des mentalités et des pédagogies chrétiennes, qu'elles se trouvent du côté catholique ou protestant. Il rédige bon nombre de notes qui sont de véritables pamphlets contre ceux qu'il traite de charlatans et qu'il taxe de stupidité malhonnête. [...]
[...] Il faut selon ses propres termes, surmonter la métaphysique. Dans Par delà le bien et le mal, Nietzsche critique l'exigence puérile du dualisme moral. la croyance fondamentale des métaphysiciens, c'est la croyance à l'antinomie des valeurs le fanatique moral qui croit que le bien ne peut sortir que du bien, ne peut croître que sur le bien S'acharner à critiquer ce que les métaphysiciens appellent le mal, c'est tuer en l'homme la volonté de dépassement de soi. A cette distinction binaire, Nietzsche substitue la métamorphose, le mélange, se situant selon lui dans une perspective hégélienne (préface d'Aurore). [...]
[...] Le responsable en est en grande partie pour Nietzsche la caste sacerdotale, car l'homme rendu inoffensif, faible envers soi-même et envers les autres, abîmé dans l'humilité et la modestie, conscient de sa faiblesse à travers l'image du pêcheur (Volonté de Puissance). Pour Nietzsche, selon sa célèbre formule, Dieu est mort Cela ne signifie pas un progrès de l'athéisme, ce n'est pas aussi simple : quand Nietzsche la proclame dans Zarathoustra, il entend dire que l'angoisse est belle et bien installée. L'angoisse du néant : Les valeurs supérieures se déprécient. Les fins manquent, il n'est pas de réponse à cette question : à quoi bon ? [...]
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