Quand Nietzsche parle d'un besoin de foi puissante, il intègre une dimension de la raison. En effet le terme besoin fait appel à une notion d'absence qui s'oppose à la foi, le besoin fait appel à la raison, il nécessiterait donc de vouloir accéder à la foi par intérêt, ce ne serait donc pas l'exercice d'une foi qui serait un sentiment premier présent ou acquis par la grâce de Dieu. Ce sentiment serait une sorte de révélation pour celui qui y accède. Lorsque cette foi est acquise, pour l'expliquer, on peut la soumettre au doute et donc remettre remonter a son origine même par induction. Nietzsche oppose ici les termes de « besoin » et de « preuve ». Pour lui la démarche de celui qui a besoin d'une foi puissante s'oppose à celui qui a la foi, une foi désintéressée et pure que l'on pourrait rapprocher de la morale kantienne.
[...] Nietzsche propose donc des valeurs en accord avec la vie, qui l'intensifie. La raison ne peut être en accord avec la vertu car ces mêmes vertus sont faussées, hypocrites et ne peuvent donc être porteuses de bonheur. Seul le corps doit être la source de la sagesse, notre civilisation a surestimé ce qui était du spirituel et il faut se plonger dans le concret, l'homme a besoin d'un réalisme qui déspiritualise les valeurs et donc le corps permet une sorte d'évaluation du bonheur car c'est la source première de connaissance pour l'homme. [...]
[...] Il n'y a plus cette harmonie, Dieu est mort et l'homme est laissé seul au milieu de faux dieux. L'idée que l'on ne peut pas agir s'introduit donc partout, et une position par rapport à la chose en soi qui provoque une réaction humaine : je n'atteindrais jamais la vérité. La seule Réalité certaine que nous pouvons établir à priori comme fondement inconditionné est la réalité pratique de Dieu, réalité que nous pouvons établir de façon certaine (sans d'ailleurs la connaître) à partir de la réalité pratique de la moralité qui est avant tout commandement. [...]
[...] Que les choses puissent avoir une nature en soi, indépendamment de l'interprétation et de la subjectivité, c'est une hypothèse parfaitement oiseuse; elle supposerait que l'interprétation et la subjectivité ne sont pas essentielles, qu'une chose détachée de toutes ses relations est encore une chose. C'est pourquoi l'on peut se demander si la volonté d'appréhender la réalité selon les schémas de la logique n'est pas ce qui nous condamne le plus sûrement à l'illusion et nous écarte le plus de la réalité. [...]
[...] Or ce n'est pas parce que nous savons c'est que le bien que nous faisons le bien. Ce qui pose le problème du but des hommes, voulons nous le bonheur ? La raison ne permet-elle pas justement de se demander sans fin et donc de ne jamais pouvoir atteindre un stade de bonheur acquis. De plus, dès Machiavel il y a un renversement de situation : il faut partir de ce qui est sur pour que la raison ait un sens. [...]
[...] Apollon face au vide de sens du monde nous aide à mettre en forme. Néanmoins il faut ajouter à cela la sereine sagesse du dieu sculpteur son absence d'émotions les plus violentes ces caractéristiques nous montrent que le monde apollinien est un monde rempli de calme de sérénité, et de certitude. Nous pourrions retenir d'Apollon les quelques lignes de la volonté de puissance : le mot apollinien exprime le besoin de s'accomplir en soi- même, d'être un individu type ; le goût de tout ce qui simplifie, souligne, rend fort, distinct, net, caractéristique ; la liberté sous la loi Il reste à ajouter que c'est la beauté qui préside dans le monde apollinien, beauté qui nous incline à aller dans le monde de l'apparence, à épouser les principes de l'individuation, à rester calme et mesuré, en bref à être un homme apollinien. [...]
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