L'interrogation sur la laideur est une interrogation récente. Si nous voulons remonter plus loin dans cette interrogation, il faut associer au mot laideur ceux d'étrange, d'étranger, d'altérité. Il faut penser le laid autrement que par opposition au beau. Le laid n'est pas le contraire du beau, il est autre chose. L'auteur nous propose une réflexion sur le ressenti de la laideur (...)
[...] Pourquoi la laideur nous fascine parfois ? Analyse à partir de l'article de Simone Korff Sausse : Ils ne sont pas beaux le devenir psychique de la laideur in L'esprit du temps ; février 2002 ; n°26 Sur l'auteur Simone Korff Sausse est psychanalyste, elle est également maître de conférences à l'université Paris à l'UFR de Sciences humaines cliniques. Elle est surtout connue pour ses écrits sur la parentalité des parents d'enfants déficients. L'ouvrage le plus célèbre de Simone Korff Sausse s'intitule Le miroir brisé paru chez Calmann Lévy en 2007. [...]
[...] Ce qui est laid n'est pas désirable. Chez l'enfant, cela se traduit par une auto dévalorisation perceptible dans les jeux (rejet des jouets qui ne sont pas beaux). Le regard qu'on porte sur lui influence largement le regard qu'il porte sur lui-même. Ce regard évolue avec le temps. Pour Murielle Gagnebin, auteur de l'ouvrage fascination de la laideur' ; 1978 ; la notion de laideur et la notion de temps sont intimement liées. La laideur nous montre le pouvoir du temps sur la beauté, elle renvoie à une vision mortifère de nous même. [...]
[...] La représentation de la souffrance du christ pose son incarnation comme inéluctable. Le christ, parce qu'il souffre, parce que cela se voit est rendu plus humain par voie de conséquence, moins divin). Elle utilise ensuite les travaux de John Rickman (1937) pour expliquer comment l'artiste transfigure la laideur et lui donne ainsi accès à la beauté. La laideur exprime en quelque sorte la vérité, celle de la condition humaine. La beauté serait une forme réactionnelle qui viserait à occulter cette condition. [...]
[...] Pour elle cette œuvre marque une étape décisive dans la représentation du corps. En effet, le christ représente à la fois la perfection et la laideur, la souffrance. Elle note que dans l'antiquité, le corps représenté est un corps sublimé (en général celui des athlètes des jeux olympiques), au début du moyen âge, lorsque la christianisation commence, il faut présenter un christ pur, beau sa souffrance n'est donc pas représentée. Le christ blessé, mutilé, n'apparaît qu'au début du XVème siècle. Mais cela signifie beaucoup. [...]
[...] Cependant, l'auteur pose que l'équation n'est pas si simple à résoudre et que la laideur peut tout autant fasciner que la beauté. L'histoire de l'art nous montre que l'esthétique ne peut se réduire au beau. Dans la pensée freudienne, les organes sexuels sont vecteurs de désirs alors qu'on ne peut pas vraiment les considérer comme beaux. Par ailleurs, l'appréciation du beau varie en fonction des lieux et des époques. Le lais apparemment repoussant exerce donc une étrange attraction. Le beau, apparemment plaisant, provoque une troublante inquiétude. [...]
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