L'idée stoïcienne peut se résumer ainsi : distinguer nettement « ce qui ne dépend pas de nous », i.e. les événements qui nous atteignent indépendamment de notre volonté, et « ce qui dépend de nous », en d'autres termes, notre jugement personnel face à ces mêmes événements. Ce précepte est selon Epictète le fondement du bonheur, la condition sine qua non pour en profiter pleinement. Le philosophe est donc celui dont la raison le porte à se détacher du plaisir, du déplaisir, de l'envie et enfin de la crainte. Bref, à écarter tout jugement, et « tout ira bien » nous dit Marc-Aurèle. Face à cette autonomie du sage devant le milieu qui l'entoure, quelle peut être sa conception du bonheur, de la nature ou encore de l'univers ? Qu'implique alors cette vision stoïcienne du monde pour les désirs des hommes ? (...)
[...] & Tonnac J.-Ph. de (2002), Fous comme des sages, Seuil Filloux J.-Cl. & Maisonneuve J. (1991), Anthologie des sciences de l'homme, tome 1 : des précurseurs aux fondateurs, Dunod Gaarder J. (1991), Le monde de Sophie, roman sur l'histoire de la philosophie, trad. fr.1995, Seuil Le Monde de la philosophie (2008), Sénèque, Les stoÏciens, Le Monde & Flammarion, présentation par R.-P. Droit Lagrée J. [...]
[...] On en vient au monisme du stoïcisme, la nature est un tout unique : elle inclut la raison en elle-même, en est une composante, et n'est pas l'ombre d'un monde des Idées, vision platonicienne dite dualiste. Par conséquent, il n'y a pas de séparation entre l'ordre spirituel d'un côté et l'ordre corporel. La raison recherchée par les Stoïciens se trouve dans la nature et non en dehors du monde. D'où d'ailleurs ce besoin d'agir selon (kata) la nature (phushin). On comprend enfin pourquoi les Stoïciens s'attachent tant à lier physique et philosophie. [...]
[...] D'ailleurs, Epictète au début de son Manuel, conseille ceci : Ne demande pas que ce qui arrive arrive comme tu veux ; mais veuille que les choses arrivent comme elles sont et tu seras heureux On peut alors se poser la question du bonheur à atteindre. Quel est-il ? En un mot, Epictète, comme Platon, s'attache avant tout à la raison. Ce n'est pas un état affectif que l'homme cherche, mais un idéal rationnel. Par conséquent, il est juste de proscrire toute interprétation personnelle et subjective d'événements indépendants de nous, car ils ne sont ni bons ni mauvais, mais simplement conformes à ce qu'ils doivent être. [...]
[...] Ce précepte est selon Epictète le fondement du bonheur, la condition sine qua non pour en profiter pleinement. Le philosophe est donc celui dont la raison le porte à se détacher du plaisir, du déplaisir, de l'envie et enfin de la crainte. Bref, à écarter tout jugement, et tout ira bien nous dit Marc- Aurèle. Face à cette autonomie du sage devant le milieu qui l'entoure, quelle peut être sa conception du bonheur, de la nature ou encore de l'univers ? [...]
[...] On retrouve donc une autre qualité du stoïcisme : le panthéisme. II Conséquences sur le désir Le stoïcisme revient à trouver une certaine sérénité de l'esprit, grâce à la raison, et à restreindre ainsi les passions humaines, les passions du corps. Cette philosophie que les Grecs vivaient permettait donc d'exercer un contrôle sur le désir et de ne pas tomber dans une logique passionnelle néfaste au bonheur du philosophe. Revenons à ce dernier qui, en n'attachant pas d'importance aux choses matérielles ni aux événements qui l'atteignent d'une manière ou d'une autre, se suffit à lui-même et ne fait pas de ses désirs des besoins. [...]
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