La nature, en tant que première des réalités, est constitutive et fondatrice de toute chose, de tout principe. C'est un cosmos où s'applique une justice naturelle et où tout est organisé. L'homme, animal doté de parole et d'une conscience, s'est peu à peu éloigné et détaché de la nature, après avoir été au cœur de celle-ci. En se construisant en tant qu'individu, il lui faut alors s'organiser à son tour et établir sa propre justice, ses propres lois.
Cette justice prend-elle alors en exemple la nature et la justice naturelle ? Cette dernière est-elle elle-même juste ? On se demande ainsi si la nature est à la source de la justice ou bien si celle-ci tend à s'en éloigner.
[...] C'est un contrat, les hommes ne se chargent plus eux-mêmes de leur droit naturel et ils doivent s'acquitter de leurs conventions une fois qu'ils les ont passées. À l'origine de la justice se placent l'institution des lois et l'interdiction de l'injustice. Ainsi, les hommes arrivent à instituer des lois et une justice qui leur permettent de vivre ensemble. Par ailleurs, l'état de nature peut être aussi un Etat neutre, ni juste ni injuste. Pour Rousseau, les hommes étaient alors indépendants les uns des autres. Ils auraient pu vivre longtemps de cette manière. [...]
[...] C'est donc une loi injuste dès l'origine. Ce contrat ne bénéficie qu'aux riches, et conduit à la création d'un gouvernement des riches, pour les riches. L'injustice politique nait de ce contrat, et on voit ici que la justice humaine s'éloigne de la nature pour devenir, en réalité, plus injuste, puisque la nature était à l'origine neutre. Pour conclure, on peut évoquer le fait que la nature peut inspirer la justice humaine et les lois faites par les hommes, même si la nature elle- même n'est pas forcément juste. [...]
[...] La nature, en tant qu'elle est organisée et partagée, possède une justice naturelle. Cette juste répartition des choses revient à donner à chacun ce qui lui revient. Ainsi, dans le discours de Protagoras de Platon, on voit qu'il y a une recherche d'égalité et de justice entre les animaux au sein de la nature, à travers le mythe de Prométhée. Dans celui-ci, Epiméthée et Prométhée cherchent à répartir les qualités, force et vitesse, pour qu'aucune espèce ne soit désavantagée. Mais, Epiméthée oublie de donner une qualité aux hommes et ceux-ci se retrouvent alors sans arme alors que les animaux on tout. [...]
[...] Elle est en réalité plus injuste que la nature qui, elle, était juste. De la même façon, Nietzsche montre qu'à l'origine les plus forts donnaient des noms aux choses, selon ce qui était bon pour eux. Ils n'avaient pas la volonté de nuire à l'autre. La force était le pouvoir de s'affirmer, et constituait la justice naturelle. Mais les plus faibles ont renversé les plus forts en établissant une nouvelle distinction en fonction de la méchanceté des autres. Cette inversion totale de la justice naturelle aboutit à condamner l'autre sans s'affirmer, à considérer l'autre dans une vision négative de soi. [...]
[...] La force prend l'apparence de la justice, elle se fait passer pour elle. Ce sont donc les plus forts qui gouvernent, et non la justice, pour leur seul profit. La loi reproduit la loi du plus fort. C'est une loi injuste qui se donne l'apparence de justice. Pour Trasymaque, le tyran est le comble de l'injustice et de la force. Le fort est celui qui est injuste, ainsi que celui qui est riche, car il peut avoir plus que les autres. [...]
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