médecine, nature humaine, Loi bioéthique, progrès, morale humaine, Descartes, Nietzsche, Albert Schweitzer, science
La nature concerne tout ce que l'Homme n'a pas fait, c'est-à-dire ce qui est non artificiel, qui existe en dehors de toute action humaine. La définition de la nature est ainsi vaste. Elle concerne ce que nous observons, mais qui ne relève pas de notre production : la flore, la faune, les éléments, les corps spatiaux... Dans un contexte médical, la nature désigne les réalités du corps qui existent sans intervention humaine extérieure. Parmi celles-ci, on distingue évidemment la physiologie : la digestion est un processus naturel, au même titre que le fonctionnement hépatique, la mécanique des muscles, l'activité électrique des neurones...
[...] L'état naturel, vierge de toute perturbation, est donc l'objet principal, le but de l'exercice de la médecine. A travers les siècles, les Hommes ont fait preuve d'imagination pour améliorer les connaissances du corps et les technologies médicales. Les moyens actuels sont extrêmement avancés. Descartes soutient ainsi l'utilisation des outils modernes en médecine. Dans le Discours de la méthode , il soutient que la combinaison entre la connaissance scientifique et les outils technologiques peut améliorer les soins médicaux. Les nombreuses inventions récentes ainsi que la compréhension que nous avons du corps nous permettent déjà de surpasser les événements naturels et rétablir du mieux possible l'état antérieur de l'individu. [...]
[...] La vaccination en est un très bon exemple. Une simple injection, très simple à réaliser, nous permet aujourd'hui de nous immuniser contre des microorganismes autrefois mortels. Il existe désormais de nombreuses manières de concevoir un vaccin, tandis que d'autres sont en développement. La thérapie génique en est également témoin : les avancées de recherche sur le génome humain ouvrent la voie à des traitements impensables il y a quelques années, repoussant sans cesse les contraintes de la nature, en modifiant jusqu'au cœur de nos cellules notre ADN. [...]
[...] La nature humaine est-elle une contrainte pour la médecine ? Nature et médecine entretiennent une relation complexe, qui soulève de nombreux questionnements. La nature concerne tout ce que l'Homme n'a pas fait, c'est-à-dire ce qui est non-artificiel, qui existe en dehors de toute action humaine. La définition de la nature est ainsi vaste. Elle concerne ce que nous observons mais qui ne relève pas de notre production : la flore, la faune, les éléments, les corps spatiaux... Dans un contexte médical, la nature désigne les réalités du corps qui existent sans intervention humaine extérieure. [...]
[...] Au-delà de l'impossibilité matérielle de dépasser les contraintes fixées par notre nature, il existe des questions éthiques et philosophiques qui remettent en question la nature de cet objectif. Pour Aristote, le but est de comprendre la nature pour savoir ensuite comment la rétablir du mieux possible. Il n'est pas question de la nier, ni même de la contourner, mais simplement de la restituer. La médecine n'est alors plus une technique purement scientifique, mais plutôt une coopération entre l'art du médecin et la nature. On fait appel au médecin qui comprend la physiologie pour restaurer un ordre, une mesure, en s'appuyant sur la connaissance de la nature humaine. [...]
[...] Les limites de la médecine : éthique et dignité humaine Cependant, la médecine a pour vocation de réhabiliter l'état naturel d'un individu, non de l'améliorer, comme on le retrouverait dans l'eugénisme, ou de le dépasser, avec le transhumanisme. Mise à part les préoccupations morales qui concerne la relation entre nature et médecine, il existe des limites matérielles et techniques qui contraignent l'exercice de la médecine dans le cadre fixé par la nature. Tout d'abord, le corps présente des caractéristiques encore incomprises ou sur lesquelles nous ne savons pas agir. Au niveau microscopique, le raccourcissement des télomères présents dans l'ADN de chacune de nos cellules les mène inévitablement à la sénescence, puis à la mort cellulaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture