Rien ne semble plus évident que l'existence des Nations à travers le monde. A ce compte, la Nation est un fait tangible, indubitable. Quant à la nationalité, elle est un concept politique qui définit l'allégeance politique suprême dans le monde contemporain. Ainsi, être Français, c'est être lié à la France par un lien privilégié et souvent exclusif (dans le cas d'Etats qui ne reconnaissent pas le principe de la double nationalité). Cet aspect politique de la Nationalité se traduit par des droits et devoirs spécifiques du national à l'égard du pays de sa nationalité. Mais la Nation est en même temps autre chose qu'une condition politique objective définie par de tels droits et devoirs. Elle possède également un ancrage subjectif dans la personnalité de chacun dès lors qu'elle se fonde sur une appartenance : on est français parce qu'on partage avec tous les français un sentiment commun d'appartenir au même groupe. On se sent français.
L'idée nationale permet donc de définir à la fois une condition objective (le droit de la nationalité, les devoirs du citoyen) et une appartenance intime. C'est la puissance propre de l'idée nationale : elle ne recouvre pas seulement un système politique, mais prétend s'enraciner en chacun des nationaux. Et c'est cette intimité du sentiment national qui le rend exaltant. Lorsque la levée révolutionnaire défend "la patrie en danger", c'est toute une Nation qui s'incarne dans la lutte commune. Pourtant lorsque cette passion nationale devient "nationaliste", elle exacerbe à l'extérieur le poids de haine contre les autres nations et encourage à l'intérieur à l'exclusion des étrangers. La dimension du conflit n'est donc pas absente de l'idée de Nation. Et lorsqu'il surgit entre les nations, il peut aboutir à la guerre.
[...] Nations, nationalité et nationalisme Rien ne semble plus évident que l'existence des Nations à travers le monde. À ce compte, la Nation est un fait tangible, indubitable. Quant à la nationalité, elle est un concept politique qui définit l'allégeance politique suprême dans le monde contemporain. Ainsi, être Français, c'est être lié à la France par un lien privilégié et souvent exclusif (dans le cas d'Etats qui ne reconnaissent pas le principe de la double nationalité). Cet aspect politique de la Nationalité se traduit par des droits et devoirs spécifiques du national à l'égard du pays de sa nationalité. [...]
[...] Maurice Agulhon, Nation, patrie, patriotisme en France du Moyen Age à nos jours, La documentation photographique, Paris, La documentation française Citoyenneté : concept apparaît dès la Grèce antique. C'est une qualité qui autorise les individus à participer à la gestion des affaires de la cité, dès lors qu'ils sont pleinement intégrés à la communauté politique des citoyens. Tous les citoyens sont égaux devant la loi (isonomia) et peuvent également intervenir dans les décisions politiques (isegoria). Pourtant à Athènes, seule une infime minorité des habitants a accès à cette faculté. [...]
[...] En effet, si la nation tire sa force et sa légitimité de son caractère communautaire, toute forme de communauté a quelque légitimité par elle-même. C'est bien ce que contient la théorie de Fichte dans les discours à la nation allemande. Il appelle les différents états à l'unité dans une nation allemande, au nom d'une culture commune, et en même temps il respecte les différences internes de type communautaire qui se manifestent à l'intérieur de cette culture. Toutefois, le respect des communautés n'est pas absolu pour des ensembles de culture différente. [...]
[...] Autrement dit, "la nation n'est pas une réalité concrète, mais une idée" selon Georges Burdeau. Elle constitue une certaine représentation politique de l'appartenance à un groupe particulièrement puissant, le groupe national mais si cette appartenance se veut suprême, elle n'est pas et de loin, la seule. Cette représentation politique est cependant celle qui a eu le plus d'impact dans le monde occidental et dans les pays où a été importé ou imposé le modèle national, au point que l'on parle aujourd'hui de psychologies nationales (anglais snobs, français râleurs). [...]
[...] Mais le sens moderne de la nation s'est écarté de cette notion purement ethnique. L'idée nationale appelle une "naissance commune" qui peut renvoyer à une souche sociologique commune (les "Français sociologiques" sont les étrangers qui partagent la même culture que les Français de souche). Sous la Révolution avait été ainsi prévu d'octroyer la nationalité française à ceux qui, vivant en France, auraient le même idéal révolutionnaire que celui qu'on prêtait à la "nation" française. L'idée de naissance commune dans nation n'est donc pas spécifiquement biologique ou ethnique d'autant qu'une telle définition ne s'appliquerait à aucune des nations modernes. [...]
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