La quête et la question de la liberté obsédèrent de nombreux hommes, de toutes classes, de tous niveaux d'éducation, de tous âges et de toutes époques : chacun d'entre nous s'est déjà posé la question de sa liberté. Si naturellement nous avons l'impression d'être maîtres de nos actions, le généticien nous apprend que nous sommes conditionnés par un génome, une sociologue par un environnement, un psychanalyste par notre inconscient. La tentative d'expliquer nos actions, nos idées, notre personnalité, mène (trop) souvent à une réponse qui fait de l'homme un objet. Des enjeux apparaissent immédiatement : sommes nous voués à subir une vie ? Quelle raison aurions nous de vivre si nous n'y avons aucune liberté, aucun choix ? De sorte que notre interrogation est légitime : Naissons nous libres ou avons-nous à le devenir ?
La définition la plus commune de la liberté est « je peux faire ce que je veux », c'est la liberté de pouvoir. On compte de nombreuses libertés parmi elle : la liberté physique, psychologique, financière, intellectuelle… Mais à cette définition s'oppose la liberté de vouloir -c'est-à-dire une condition qui serait intérieure à l'homme, et qui pose le problème de libre arbitre (est-ce que nous agissons pour des raisons qui nous sont propres ?)- et la liberté de droit (1789 : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit, Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen). La notion de naître renvoie dans notre question au fait d'être naturellement, incontestablement, sans que cela aie nécessité d'effort, libre : l'homme serait, dès sa venue au monde, libre. Si la réponse au « naissons nous libres ? » est non, se pose alors celle de la possibilité de le devenir : resterions nous emprisonnés à vie, ou avons-nous un moyen de nous libérer ?
[...] Quelles en sont les formes et les conséquences ? Deux jumeaux sont en théorie (génétiquement) absolument identiques, comme des clones. Pourtant, l'expérience prouve que ces deux jumeaux sont différents, et cela, parce qu'ils n'ont pas vécu la même vie ne serait- ce que par leurs positions dans le ventre de leur mère ou leur venue au monde. Leurs vies sont différentes, et ils sont, en tant qu'individus, différents. Y a-t-il une implication possible entre ces deux constats, et si oui, dans quel sens ? [...]
[...] Et en renonçant à son humanité, n'implique-t-il pas le reste des hommes ? Platon, qui retranscrit la philosophie socratique, exposa à de nombreuses reprises une idée centrale : c'est l'ignorance qui aveugle l'homme. Chacun a en soi un daimon voix intérieure, ou plutôt, conscience morale. C'est elle qui représente le fait que dans chaque homme, il y a une part naturelle de bonté, de désir du bien. Ainsi, chaque homme, en agissant, est persuadé qu'il agit pour le bien, il n'est pas mauvais volontairement. [...]
[...] Mes désirs sont-ils tous conditionnés par mon époque, ma classe sociale, mon âge ? Qu'est-ce qui me garantit que c'est bien moi qui veux ce que je veux ? Si l'homme en société n'est pas libre au sens où il doit réprimer ses instincts ou qu'il ne peut assouvir tous ses désirs, il est de plus conditionné par se classe sociale, son éducation, son environnement ; par la société toute entière. L'homme, intégré d'une part dans une vie naturelle biologique et d'autre part dans une vie sociale, subit de la part des ces différentes dimension une autre forme d'assujettissement, d'autant plus complexe. [...]
[...] Naissons-nous libres ou avons-nous à le devenir ? Et par le pouvoir d'un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer (Paul Eluard, Liberté Poésies et vérités) La quête et la question de la liberté obsédèrent de nombreux hommes, de toutes classes, de tous niveaux d'éducation, de tous âges et de toutes époques : chacun d'entre nous s'est déjà posé la question de sa liberté. Si naturellement nous avons l'impression d'être maîtres de nos actions, le généticien nous apprend que nous sommes conditionnés par un génome, une sociologue par un environnement, un psychanalyste par notre inconscient. [...]
[...] Prenons un exemple historique qui expose indiscutablement la nécessité de l'homme à rester libre, et par là à être responsable : le génocide nazi. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, des hommes en ont exterminés d'autres, ont participé à des massacres, ont favorisé la déportation, et si parfois ils ne voulaient pas prendre leurs responsabilités, ils affirmaient que les ordres venaient d'en haut du Parti qui menaçait de les tuer ou d'une loi de Vichy Hannah Arendt réécrit le jugement d'Eichmann, responsable nazi : Votre vie intérieure, qui n'était peut-être pas celle d'un criminel [ ] Mais vous l'avez été de votre plein gré ; vous avez exécuté. [...]
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