Depuis leur apparition en des temps très reculés de l'antiquité, les mythes n'ont cessé d'occuper et d'intriguer l'esprit humain. Parmi tous, les mythes grecs fondateurs occupent une place particulière par leur densité, leur complexité, et l'attrait particulier qu'ils exercent sur les hommes (...)
[...] Chargés de tant de fonctions et élevés au plus haut rang par la pensée grecque, il semble naturel que les mythes n'eussent pu disparaître. En effet, on retrouve chez les Romains par exemple, bien que sous des appellations différentes, la quasi-totalité du panthéon grec qui ainsi continua d'être vénéré à travers les âges. De plus, des écrivains romains tel Virgile contribuèrent à cette pérennité en poursuivant l'œuvre mythologique commencée par Pindare, poursuivie par Homère et d'autres après- lui : ainsi perdura le développement de plus en plus dense et complexe des mythes. [...]
[...] Freud s'est essayé à l'interprétation des mythes et son analyse originale est des plus intéressantes. Pour lui, les schémas proposés par les récits mythiques sont bien liés entièrement à l'homme, à ses pulsions archaïques qu'il dénonce, en quelque sorte, en-eux. En effet, l'évolution de l'homme s'accompagne de ce que l'on nomme désormais sa socialisation : il évolue à la fois au sein et au travers de la société. Des attitudes archaïques deviennent taboues : on peut dire que l'être humain s'humanise en évoluant, qu'il s'éloigne de l'attitude animale, l'importance de l'instinct est mieux contrôlée. [...]
[...] Là encore, toute la profondeur des mythes se ressent. C'est évident, la richesse et la densité des mythes n'ont rien perdu de leur importance. Même relus et interprétés de multiples façons à maintes occasions, ils restent riches d'enseignements et toujours sources de profondes réflexions dont les concepteurs n'avaient probablement pas imaginé qu'elles seraient si larges et si enrichissantes. Nous le comprenons bien grâce aux interprétations freudiennes qui placent les mythes à la base de la socialisation, comme point de départ de l'élévation de l'homme en compagnie des siens. [...]
[...] Le muthos, dénomination des mythes à l'époque antique, est la parole qui raconte, qui fait nécessairement appel à l'imagination, contrairement au logos qui est la parole scientifique et qui repose sur la raison. Chez les peuples antiques, les deux se complètent fort bien et n'entrent pas en compétition. Pour les grecs, muthos et logos sont liés et baignent tous les deux la vie quotidienne : la parole scientifique s'accorde avec les mythes qui la complètent quand elle atteint ses limites. Les mythes sont surtout une explication mais aussi un mode d'être dans le monde selon les mots de J.P Vernant, plutôt qu'une véritable religion, au sens ou on l'entend actuellement. [...]
[...] Leur lecture est donc toujours, et certainement encore plus, d'actualité. Toujours aussi important également est le questionnement sur leur contenu et le non-dit qui s'y peut trouver : songeons que ce qu'ils nous racontent, nous l'avons d'enfoui en nous, nous l'avons tous vécu ; ce qu'ils nous font haïr, certainement l'avons-nous déjà ressenti. [...]
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