Le Banquet, Platon, mythes, mythe d'Eros, Amour, Pausanias, mythe d'androgyne, discours d'Aristophane
D'après de nombreux historiens et philosophes, Platon serait mort à l'issue d'un banquet offert en son honneur pour le jour anniversaire de sa naissance, 81 ans plus tôt. Ce banquet, qui a valu le titre à l'une de ses plus grandes oeuvres, n'est donc pas qu'un mythe ; il constituait bien une sorte de réunion où l'on mangeait et buvait, tout en dissertant sur diverses questions d'ordre philosophique; c'était un symposium, un dîner philosophique. L'oeuvre de Platon qui porte ainsi le nom de Banquet, prétend relater les divers propos et événements survenus lors d'un dîner chez Agathon, prévu pour célébrer sa victoire au concours de tragédies.
[...] Voilà donc quel est le mal profond de l'être humain : ne plus jamais pouvoir être entier. L'amour, Eros, serait donc ce profond, mystérieux et inexprimable désir de retrouver sa moitié Il ne serait dès lors qu'un sentiment de manque, de cet état d'unicité entre deux êtres. L'âme sœur, l'être aimé, pourrait donc être la partie de l'androgyne dont nous ont privé les Dieux Grecs, pour nous punir de notre orgueil et de notre prétention à vouloir les égaler. L'amour, ce serait donc cela : le fait de nous retrouver nous- même lorsque nous rencontrons notre moitié, en satisfaisant un manque originel, une incomplétude première. [...]
[...] Mais il n'en va pas nécessairement qu'Eros est mauvais et laid, et c'est ici que Diotime entre en scène (202a). En effet, Diotime va expliquer sa théorie point par point, et nous faire alors entrevoir la véritable nature d'Eros. Diotime assure tout d'abord que l'on n'est pas nécessairement une chose ou son contraire, mais qu'il existe précisément un intermédiaire entre les contraires, et pour ce faire, elle utilise l'exemple de la science et de l'ignorance dont l'intermédiaire est l'opinion droite (savoir qu'il en est ainsi, sans être à même d'en rendre raison Ayant établi ce point primordial, elle peut maintenant avancer qu' Eros n'est ni un dieu immortel (car il manque de beauté, de bien, il n'est pas complet) ni, cependant, un mortel. [...]
[...] Discours d'Aristophane et mythe d'androgyne Aristophane est un personnage historique très connu, notamment parce que ses pièces de théâtre nous sont parvenues. Par son discours très profond et obscur quant à l'amour, Aristophane semble saisir ce mal profond, quasi inhérent à l'existence de l'Homme. Mais la profondeur de son discours tient aussi au fait que ce mal n'est pas imbattable, car il y a un remède à ce mal existentiel: l'amour, Eros, dont l'immense pouvoir permet de balayer le mal. [...]
[...] Ainsi, qu'a fait Platon, en utilisant les mythes dans le Banquet, sinon encourager notre ascendance vers le Bien et la Vérité ? Bibliographie : Platon, Le Banquet Jean François Pradeau, Les mythes de Platon Jean François Mattéi, Platon et le miroir du mythe. De l'âge d'or à l'Atlantide Luc Brisson, Platon, les mots et les mythes. [...]
[...] A l'inverse du mythe d'Aristophane qui ôte tout secret à la sexualité, Diotime intègre à la quête amoureuse le mystère de l'amour transcendantal. En fait, Eros, ce démon amour semble aider l'Homme à atteindre le Bien et l'immortalité, car la nature mortelle cherche, dans la mesure du possible, à exister toujours et à être immortelle L'Amour, sous l'image du mythe d'Eros, est donc bien donné par Platon comme un possible lien entre le lieu sensible où toutes choses s'altèrent et se dégradent, et le lieu intelligible, où le temps et l'altérité n'existent pas. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture