Mythe de Salomé, Salomé, Nouveau Testament, Europe chrétienne, femme, danse, théologie chrétienne, Pères de l'Eglise, Saint-Jean-Baptiste, Hérodiade, Hérode
Salomé apparaît comme une figure mineure dans le Nouveau Testament. Que ce soit dans l'évangile de Saint Mathieu ou de Saint Marc, elle n'est qu'un prétexte pour expliquer la mort de Saint-Jean-Baptiste. Dans cette histoire très simple, Salomé est une jeune princesse et danseuse, qui, sous l'influence de sa mère Hérodiade, obtient du roi Hérode la décapitation de Saint-Jean-Baptiste. Ces deux personnages féminins auraient pu tomber aux oubliettes de l'histoire biblique, mais l'Église catholique va en décider autrement.
[...] Il ne reste donc plus que Salomé et sa mère Hérodiade responsables de la mort de saint Jean- Baptiste. Tout le monde désigne sa danse comme un crime. Elle est jeune, elle n'est pas mariée, et a déjà une personnalité très séductrice. Cette fille adopte une attitude impudique qui séduit le roi, l'envoûte et qui par son érotisme scandaleux obtiendra pour sa prestation un homicide. L'érotisme que dégage son corps en mouvement se trouve être lié au sang et à la mort, et par certains, est perçu comme un rituel diabolique qui mérite un châtiment. [...]
[...] Elle est vue et désignée comme une conspiration contre l'Église. C. La danse au XIXe siècle Cette figure passionne les romantiques qui deviennent parfois obsédés par elle et sa symbolique. La danse apparaît partout : chez Flaubert, et surtout dans À rebours d'Huysmans dans son ekphrasis des tableaux de Moreau. Il y a à cette période un goût prononcé pour l'orientalisme et ses mystères. Il est alors inévitable pour les auteurs du XIXe siècle de parler de Salomé qui illustre parfaitement les problématiques de cette époque et qui sont l'ensorcellement féminin, les rapports hommes femmes et la domination de l'homme par la femme. [...]
[...] La continuation du développement du mythe de Salomé en tant que fantasme exacerbé est à comparer avec l'évolution de la place que les femmes ont gagnée dans la société contemporaine de l'époque. De fait que la femme revendique sa part de droit et appelle à l'émancipation des hommes, elle apparaît comme dangereuse ; si bien que les hommes se souviennent avec plaisir que la danse de Salomé a décapité Saint Jean-Baptiste. La femme qui a de l'esprit et celle qui affirme son désir est dangereuse et suscite la peur. [...]
[...] C'est une manière pour elle de dire que les femmes ne sont pas des objets. Elles méritent d'être appréciées et écoutées comme un homme de l'époque l'est de par son sexe. Les textes bibliques mettent en germe l'idée que Salomé pourrait également être l'instrument de sa mère. Après tout, c'est sa mère qui demande la tête de Jean le Baptiste. Elle est jeune, influençable, et écoute sa mère comme le fait chaque fille. Il est certain qu'elle commet un acte spectaculaire, qui est très dense et qui peut être interprété de mille façons. [...]
[...] Saint-Augustin imagine une mort tragique pour ces deux femmes. Salomé est décapitée par les glaces d'un fleuve gelé et sa mère finit aveugle ; un clin d'œil au mythe d'Œdipe qui, lui aussi, termine aveugle pour avoir commis l'inceste. B. La femme au moyen-âge En tant que tentatrice, Salomé, dans la logique du Moyen-Age doit périr. Les hypothèses concernant sa mort sont très variées. On dit que Salomé est, soit tuée par le souffle encore chaud de Saint Jean-Baptiste, soit ensevelie par la terre qui s'ouvre sous ses pieds. [...]
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