Le mouvement janséniste naît en 1640 avec la publication de l'Augustinus de l'évêque hollandais Jansen où celui-ci reprend et enrichit les pensées de Saint Augustin sur les relations entre la grâce et la liberté humaine. Saint Augustin, en réaction contre les religions païennes du Ve siècle qui exaltaient la puissance naturelle de l'homme, rabaisse l'être humain et affirme sa totale dépendance au Créateur. Jansen complète ces analyses en affirmant que, sans le secours divin, la volonté humaine est trop faible pour choisir le Bien plutôt que le Mal. Seule la grâce efficace, que Dieu n'accorde qu'à un nombre restreint, fait préférer à l'homme les délectations célestes aux plaisirs terrestres (promotion d'une vie austère). Les idées jansénistes se répandent en France grâce à l'action d'Antoine Arnauld (Apologies pour Jansénius, 1644-1645) et de sa soeur, la mère Angélique, directrice du couvent de Port-Royal.
[...] Mais la lassitude du clergé français face à ces luttes internes pousse Rome à la modération, et le Pape consent à la fin des années 1650 à une paix de l'Eglise laissant ainsi se diffuser les thèses jansénistes. Le mouvement connaît dès lors et jusqu'aux années 1680 une époque de répit et de rayonnement. -une deuxième phase de difficile survie (1685-1789): malgré l'action de Pasquier Quesnel, le jansénisme est marginalisé du fait de son attitude contestatrice (critique de l'Eglise, remise en cause de la monarchie absolue de droit divin), et est finalement interdit en 1713 par le Pape Clément XI. [...]
[...] C'est ainsi qu'il faut comprendre la victoire que remporte le Parlement dans la bataille qui oppose jansénistes et jésuites en forçant en 1764 le Roi Louis XV à expulser hors du territoire français les membres de la Compagnie de Jésus. Conclusion Adrien Dansette: par l'outrance de son hostilité contre Rome, il [le jansénisme parlementaire] exerce une influence préjudiciable à l'Eglise et à la monarchie au point d'être en partie responsable de l'évolution anti- religieuse de la Révolution française. La postérité du jansénisme est donc réelle: sa lutte contre l'Eglise en place est si efficace qu'elle aboutit à une remise en cause radicale de l'influence des institutions catholiques (royauté et Eglise) sur la société civile. [...]
[...] Ce siècle est une période de décadence religieuse sous l'influence de la richesse croissante du clergé: oubli des voeux de pauvreté et d'obéissance, décadence des moeurs monastiques et chute du nombre de religieux sont un scandale permanent pour les jansénistes. Contre ces comportements contraires à la morale catholique, les jansénistes prêchent une vie austère, voire pour certains un retrait total du monde. Ces critiques des jansénistes à l'Eglise en place entraînent la condamnation du mouvement par le Pape Clément XI en 1713 par la bulle Unigenitus. [...]
[...] Au XVIIIe siècle, avec le déclin de l'Ancien Régime et de l'autorité du monarque, la lutte entre jansénistes et jésuites soutenus par le Roi fournit aux parlementaires l'occasion de s'opposer à Rome en soutenant le mouvement janséniste. En effet, au milieu du XVIIIe siècle, le jansénisme, condamné par le Pape et persécuté par les rois depuis sa naissance, apparaît comme le mouvement des révoltés et le parti de la liberté, bref, comme l'opposition. Selon Adrien Dansette, après la mort de Louis XIV se développe contre l'autoritarisme de la monarchie absolue et de la papauté une réaction qui unit en une alliance étrange l'austérité des jansénistes, l'égoïsme des parlementaires . [...]
[...] La doctrine janséniste Le mouvement janséniste naît en 1640 avec la publication de l'Augustinus de l'évêque hollandais Jansen où celui-ci reprend et enrichit les pensées de Saint Augustin sur les relations entre la grâce et la liberté humaine. Saint Augustin, en réaction contre les religions païennes du Ve siècle qui exaltaient la puissance naturelle de l'homme, rabaisse l'être humain et affirme sa totale dépendance au Créateur. Jansen complète ces analyses en affirmant que, sans le secours divin, la volonté humaine est trop faible pour choisir le Bien plutôt que le Mal. [...]
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