On s'imagine souvent détenir la vérité, être absolument sûr de ses idées. Pour défendre cette vérité, qui nous tient tant à coeur, on engendre des guerres et parfois, même, on risque notre vie ou celle des autres. Des philosophes, des résistants, des kamikazes, ou même des gens ordinaires, se sont donnés la mort pour leur pensée. Cependant, depuis tout temps, la résistance a engendré beaucoup de polémiques. Pour certains hommes la mort est nécessaire pour montrer une idée, et elle ne fait pas peur. Pour eux, vivre c'est lutter et mourir. D'autres, au contraire, croient que la mort est inutile. Ceux-ci donnent beaucoup plus d'importance à la vie. Pour eux, l'homme n'est jamais maître de lui, il ne choisit rien (...)
[...] Se donner la mort, c'est donc aller contre son devoir de vivre. En allant contre son devoir de vivre, on remet en cause notre propre existence. Et en faisant, cela, ne remet-on pas aussi en cause nos propres idées ? Si. L'homme qui se donne la mort montre que son existence ne représente rien, il montre que, lui-même, ne représente rien et de ce fait, que ses idées, non plus, ne représentent rien. En allant contre son devoir de vivre, l'homme fait échouer ses idées. [...]
[...] Bien sûr, leur message était juste, mais avaient-ils le droit de tuer ? En réalité, la mort est l'échec de l'idée quand elle ne respecte plus l'humanité, le droit à la vie. Souvent, si l'on se donne la mort, c'est que de son vivant, on n'a pas su bien défendre ses idées. De tout temps, on a mystifié la mort et on l'a presque honorée. Elle intrigue tellement qu'on s'attendrit sur les morts, qu'on les pleurs, sans même les avoirs connus. [...]
[...] Cette société moule les idées des hommes et gomme les déférences d'opinions. Un homme est incapable d'aller contre ce phénomène. L'homme est le produit de l'usine de la société. Pourquoi un produit, identique aux autres, moulé, conçu, transformé, peint exactement comme les autres, devrait-il se révolter ? Pourquoi devrait-il se détruire pour avoir l'impression d'être différent ? Le produit doit vivre et profiter de sa vie, tout en sachant qu'il est un produit. [...]
[...] Se donner la mort, c'est montrer, que de son vivant, on n'a pas su défendre ses idées et c'est donner une importance, presque stupide, à l'idée, elle-même. La mort pour des idées semble être un orgueil humain. Bien sûr, la résistance, part de bons sentiments et obtient parfois de résultats. Mais souvent, même elle, qui se bat pour le respect des droits de l'homme, ne les respecte pas. Même elle, échoue. On peut dire que l'homme n'est pas suffisamment fort pour avoir une vraie idée et pour la défendre. [...]
[...] Mourir pour ses idées, certes, mais lesquelles ? Existe t'il une idée juste, une idée fausse ? Et qui pourrait, un jour, dire, laquelle est juste, laquelle est fausse ? Le 11 septembre 2001, des terroristes kamikazes ont détourné des avions sur les tours jumelles Ces personnes avaient, eux aussi, des idées, et voulaient se battre pour les défendre ; mais ils n'ont pas respecté la vie humaine. Finalement, l'homme est incapable de juger ce qui est juste ou non. [...]
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