Il convient ainsi de s'interroger sur la diversité des formes, et les possibilités qu'offrent la matière verbale dès lors qu'elle s'exprime oralement avec en cela les domaines spécifiques qui peuvent être associés à l'usage de cette parole, puis d'étudier comment l'écriture parvient à conférer aux mots une véritable puissance à bien des égards et enfin de soulever le problème d'une matière verbale dépourvue de réflexion, d'un langage automate et des dangers qu'il peut entraîner (...)
[...] L'écriture offre d'autres possibilités. Choisir l'écriture pour DIRE les choses relève également de choix motivés par des raisons qui demandent à être clarifiées. Il est des époques où exprimer ses pensées par voix orale relève de l'impossible face à une opinion, à des mœurs, à des traditions peu réceptives aux esprits novateurs . L'écriture comporte ainsi un pouvoir libérateur. Lorsque personne n'est capable d'entendre ce qu'un homme ressent le besoin de DIRE, elle reste le confident le plus sur d'autant plus qu'il permet de conserver une trace et de transmettre ces réflexions aux générations à venir. [...]
[...] Privilégier un mot plutôt qu'un autre étant déjà une manière particulière d'agir et de répondre à des objectifs précis. Cela étant, les mots de Jean Marie le Cléziot semblent ici les plus appropriés : Maudite soit la parole si elle n'a pas su vous convaincre ! [...]
[...] Le parlement européen, par exemple, emploi des traducteurs mais qui sont également interprètes. Ils sont chargés de traduire le mot le plus fidèlement possible pour qu'il n'y ait pas de malentendu. C'est la recherche de la vérité que poursuivent ces personnes et leur rôle est éminemment important. La langue dit certaines choses qui sont parfois sous- entendues, suggérées et la version doit transmettre ces petites subtilités. Si l'on pense la diplomatie à travers le concept Hobbesien du Léviathan on constate que les Etats ne comportant pas de Léviathan, c'est-à-dire qu'il n'existe pas entre eux de pouvoir supranational détenteur de la violence légitime, les relations internationales ont besoin pour se concevoir, du langage. [...]
[...] La logique est ici éristique, le propos ne doit être qu'efficace. C'est un combat où les armes sont les mots et les arguments mais pour lequel il convient évidemment d'en maîtriser l'usage. Dans le cadre de la rhétorique, le pouvoir des mots n'a plus de limite car les mots ne sont pas pensés, l'argumentaire repose sur l'affect, la réaction de l'autre, ses réflexes, l'immédiateté et l'efficacité de sa réponse. C'est tout un art Dans le Gorgias, de Platon, le langage est sollicité comme puissance de dévoilement de la réalité. [...]
[...] En effet à l'ère de l'homo consommatus le pouvoir des mots est indéniable. Ce pouvoir n'est certes pas entre les mains du consommateur aveugle qui, séduit par un slogan, cherche l'objet qui l'aidera fondamentalement à vivre mieux ! En tout cas, les mots répondent à une logique qui a été travaillée, à une stratégie qui consiste à trouver l'habile phrase qui fera mouche et restera dans tous les esprits jusqu'à concrétiser l'achat de l'objet. A des échelles diverses on reste dans cette dialectique maître esclave, qui ici est peut-être plus perverse. [...]
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