[...] En Occident, la mort est avant tout vécue comme destruction, malgré les apports du christianisme : avec elle, l'être devient non-être. À l'inverse, la perception de la mort est totalement différente en Inde par exemple, où, pour le brahmane ou le bouddhiste, mourir, c'est quitter l'apparence illusoire des êtres et des choses afin de retrouver la solidité de l'Un-Tout. De même, en Afrique animiste, les morts continuent d'«exister» avec les vivants... Il est clair que, si les Français se résignent à l'idée de devoir mourir un jour, ils ont peur du passage, puisque 82 % préféreraient qu'il se produise à leur insu et que plus de la moitié redoute de devoir souffrir, d'où le développement récent des soins palliatifs.
Si les représentations de la mort sont l'expression de la société, le reflet d'une époque, d'une culture, l'approche de la mort aujourd'hui reflète tout particulièrement la société moderne, marquée par l'individualisme et le jeunisme. Toutefois, la société ne peut exclure du champ du débat public les questions liées à la fin de la vie.
[...] 1. UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE PAR L'INDIVIDUALISME ET LE JEUNISME...
Les représentations de la mort sont l'expression de la société, le reflet d'une époque, d'une culture. L'approche de la mort aujourd'hui reflète tout particulièrement la société moderne, marquée par l'individualisme et le jeunisme. La société aujourd'hui tend à sortir la mort du champ social, que ce soit par l'évolution des moeurs ou par l'accent mis sur la jeunesse. On parle aujourd'hui à juste titre de la «Révolution de la longévité». Toutefois, ce phénomène apparaît en quelque sorte comme un tabou social, tellement on se refuse à en envisager toutes les conséquences. La longévité est actuellement de 82 ans pour les femmes et de 74 ans pour les hommes. Elle augmente en moyenne de trois mois par an, mais les inégalités entre les groupes sociaux sont importantes. En France, les centenaires étaient 200 en 1950, ils sont actuellement environ 8 000 et seront 18 000 en 2010. Les biologistes fixent toutefois à 125 ans la longévité maximale de l'espèce humaine. Cet allongement de l'espérance de vie s'accompagne d'un culte de la forme qui n'a d'égal que la négation de la mort. (...)
[...] Si les représentations de la mort sont l'expression de la société, le reflet d'une époque, d'une culture, l'approche de la mort aujourd'hui reflète tout particulièrement la société moderne, marquée par l'individualisme et le jeunisme Toutefois, la société ne peut exclure du champ du débat public les questions liées à la fin de la vie UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE PAR L'INDIVIDUALISME ET LE JEUNISME Les représentations de la mort sont l'expression de la société, le reflet d'une époque, d'une culture. L'approche de la mort aujourd'hui reflète tout particulièrement la société moderne, marquée par l'individualisme et le jeunisme. La société aujourd'hui tend à sortir la mort du champ social, que ce soit par l'évolution des moeurs ou par l'accent mis sur la jeunesse. On parle aujourd'hui à juste titre de la Révolution de la longévité Toutefois, ce phénomène apparaît en quelque sorte comme un tabou social, tellement on se refuse à en envisager toutes les conséquences. [...]
[...] Il a commencé par un excès de pitié dans la famille. À l'époque romantique, du moins à son début, la mort était une chose dramatique, mais non pas une chose épouvantable. La famille toutefois va peu à peu retirer au mourant la propriété de sa propre mort. Auparavant, on n'attendait pas que le malade soit aux trois quarts mort pour faire venir le prêtre. Considérant que ce dernier annonçait la mort d'une façon trop violente, on a retardé de plus en plus le moment de sa venue. [...]
[...] Il n'a plus le droit de savoir qu'il va mourir . peu à peu l'intérêt ou la pitié 1 quand ils ont subsisté - se sont déplacés du mourant vers la famille et les survivants . Dans l'ancienne liturgie on honorait les morts, dans la nouvelle, on s'adresse plutôt aux survivants pour les édifier et les consoler Comme il le constate, il semble aujourd'hui honteux de parler de la mort et de ses déchirements, comme il était honteux autrefois de parler du sexe et de ses plaisirs Par ailleurs, l'hôpital est aujourd'hui le lieu neutre où l'on meurt, entraînant par-là même une disparition de la ritualisation de la mort qui explique aussi la crainte qu'elle peut inspirer. [...]
[...] Il suggère également de ne pas modifier les incriminations du Code pénal mais de créer une exception d'euthanasie. Si la condamnation de l'euthanasie active reste sans ambiguïté, hors de toute forme de demande ou de consentement de la personne elle -même ou de ses représentants, la position est plus nuancée pour l'euthanasie passive en tant qu'acceptation de la demande de restriction ou de retrait des soins actifs de la part d'un patient adulte, pleinement conscient et justement informé. Cet avis a suscité de nombreuses réactions. [...]
[...] Toutefois, le patient comme sa famille proche sont souvent exclus de la décision. La question de fond est de savoir si la société peut elle -même fixer un cadre à l'euthanasie et sur quel fondement. L'euthanasie souligne de facto l'importance de la vie et le Tu ne tueras pas reste un des fondements de la société difficile à remettre en cause. Fondamentalement, aujourd'hui, la mort apparaît plus comme le symbole d'un échec que comme la fin naturelle de la vie. [...]
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