La mort des idéologies

Résumé du document

Pour les peuples, les idéologies constituent une nécessité sociale (psychologiquement démontrée et matériellement observable), garantie de leur pérennité (I). Les idéologies offrent, d'autre part, aux politiques un système général d'idées permettant de trouver des réponses immédiates et cohérentes aux demandes de la société civile. Ainsi, la conjoncture actuelle, semblant constituer l'avènement de 'La mort des idéologies' est simplement lié à un phénomène d'inertie, créant l'illusion de la mort des idéologies (II)

Extraits

[...] On observe alors, dans ce type de situation, la manifestation d'un renouveau des pratiques religieuses, faisant office de véritable substitut aux idéologies. C'est le cas par exemple dans les territoires appartenant à l'ancien bloc soviétique, ou apparaît un développement sans précédent des pratiques religieuses, et parfois des intégrismes. Les idéologies n'étant finalement rien d'autre que des religions laïcisées, elles peuvent être remplacées efficacement par les religions traditionnelles. Comme les idéologies, les religions fournissent ainsi d'efficaces légitimations de l'obéissance Identités politiques et religieuses sont d'ailleurs parfois fort peu dissociées (Ibid, p.208.). [...]

[...] Mais comment expliquer dans ce cas l'apparente mort des idéologies sans cesse réaffirmée ? II. Le phénomène d'inertie, illusion de la mort des idéologies La mort des idéologies apparaît ainsi comme irréaliste, tant les besoins sociaux et politiques remplis par les idéologies s'avèrent importants. Pourtant, on assiste bien à un recul visible, voire à une quasi- disparition, des idéologies. Mais ce que l'on a pu appeler La mort des idéologies peu également être interprété comme une forme d'inertie idéologique. Toujours vivantes mais moins virulentes qu'auparavant, les idéologies seraient ainsi entrées dans une période d'hibernation. [...]

[...] Ce besoin social garanti déjà une forte pérennité aux idéologies. Un second besoin s'y associe pourtant. Le besoin de repères représente la seconde cause de pérennité des idéologies dans le temps. Toute société humaine, qu'elle que soit sont type de développement, produit une demande de repères, nécessaires pour affronter les situations nouvelles. Cette demande doit être satisfaite, faute de quoi la population entrerait dans un processus anomique aboutissant à la désagrégation du corps social. Or, les idéologies possèdent cette caractéristique de créer des repères puissants favorisant la solidarité entre les membres d'un corps social. [...]

[...] Il se produit alors une interaction entre les idées et les concepts, limitant l'émergence d'idéologies strictement définies au profit d'une, ou de quelques, masses idéologiques flexibles. Conclusion Loin d'avoir disparues, les idéologies ont toutefois profondément évoluées. Aux dogmes du XIXème siècle ont succédées des idéologies plus flexibles, adaptées aux enjeux nouveaux des sociétés contemporaines. Pourtant, dans l'ombre de l'idéologie libérale dénominateur idéologique commun demeurent tapies les idéologies d'autrefois, modernisées dans leurs structures mais identiques dans leurs principes. La torpeur manifeste de ces idéologies n'étant qu'une phase de leur existence, elles n'attendent vraisemblablement qu'un changement conjoncturel pour faire surface à nouveau. [...]

[...] La nécessité sociale, garantie de la pérennité des idéologies Les idéologies constituent une nécessité sociale. Elles comblent un besoin social inéluctable qui se manifeste dans l'actuel renouveau des pratiques religieuses, agissant comme substitut aux idéologies apparemment en fort déclin. L'inéluctable besoin social des idéologies Les idéologies constituent un besoin social inéluctable, pour deux raisons fondamentales. La première relève du besoin de croyance inhérent à chaque individu, dans une proportion variable mais toujours présente. Les croyances sont en effet indispensables aux Hommes car elles permettent de combler les innombrables béances du savoir démontré (Philippe Braud, Sociologie Politique, Paris, L.G.D.J p.207.), y compris dans les sociétés scientifiquement les plus avancées. [...]