Philosophie, Dan Park, art, racisme, antisémite, Malmö, prison, amende, affiches, contemplation, morale, dénaturation, Oscar Wilde, Le déclin du mensonge, Van Gogh, passions, Hegel, l'Esthétique, Charles Manson, Bible, Beatles, Walter Scott, éducation morale, beau, bien, Critique de la faculté de juger, Kant, fixisme, caractère mutable, art engagé, pièce Trans, David Ruiz, art militant
Le suédois Dan Park, qui s'autoproclame "street artist", est connu pour avoir créé des affiches représentant des hommes noirs, un noeud coulant autour du cou, accompagnés de messages ouvertement racistes et antisémites. L'exposition de ses créations a suscité de vives réactions, et Dan Park a été reconnu coupable par le tribunal de Malmö de diffamation et d'incitation à la haine contre un groupe ethnique. Il a été condamné à purger 6 mois de prison et à payer une amende de 60.000 couronnes suédoises.
Les critères d'appréciation de la morale doivent-ils s'appliquer à l'art, ou l'art doit-il disposer d'une autonomie et d'une liberté lui dispensant de se soumettre aux principes moraux ?
[...] Il convient ainsi d'étudier leurs rapports : quels rapports l'art entretient-il avec la morale ? Cette étude permettra de répondre à plusieurs questions se concentrant sur la nature de l'art et sa réception. Une œuvre incitant à la haine, comme celle de Dan Park, peut-elle être considérée comme de l'art ? La censure est-elle légitime ? Les critères d'appréciation de la morale doivent-ils s'appliquer à l'art, ou l'art doit-il disposer d'une autonomie et d'une liberté lui dispensant de se soumettre aux principes moraux ? [...]
[...] Art et morale - Quels rapports l'art entretient-il avec la morale ? Le suédois Dan Park, qui s'autoproclame street artist , est connu pour avoir créé des affiches représentant des hommes noirs, un nœud coulant autour du cou, accompagnés de messages ouvertement racistes et antisémites. L'exposition de ses créations a suscité de vives réactions, et Dan Park a été reconnu coupable par le tribunal de Malmo de diffamation et d'incitation à la haine contre un groupe ethnique. Il a été condamné à purger 6 mois de prison et à payer une amende de 60000 couronnes suédoises. [...]
[...] Si la morale est bien assimilée le spectateur sait que la représentation est immorale et qu'elle ne doit pas être reproduite dans la vraie vie. Ainsi l'art, qu'il donne à voir des principes moraux ou immoraux, favorise l'éducation morale. Enfin, il convient de discuter des rapports entre le beau et le bien Le beau et le bien sont souvent confondus. Dans Histoire de la laideur, Umberto Eco retrace l'histoire de l'association du laid au Mal : en Grèce antique les monstres étaient à la fois laids et méchants, comme Cerbère, le Minotaure, Polyphème . [...]
[...] Le jugement du spectateur doit également s'efforcer de rester amoral : en effet, les critères moraux ne peuvent déterminer la valeur artistique d'une œuvre. Pour reprendre notre exemple introductif : Dan Parks, en créant ses affiches racistes, avait ouvertement pour finalité l'incitation à la haine. Ses créations ne peuvent donc pas être considérées comme des œuvres d'art : elles sont au mieux des objets techniques résultant d'un savoir-faire, des supports au service de son message raciste. Pour rester art, l'art doit savoir rester ouvert à l'interprétation et au débat. [...]
[...] Le principe même de l'art semble bien être favorable à la morale : car l'art suppose que l'homme est capable de se détourner des préoccupations et des satisfactions purement matérielles, d'épurer en lui l'amour de la jouissance. La contemplation de l'art entraîne un détachement de la réalité immédiate et des fins intéressées. Il incite ainsi à se tourner vers une fin supérieure. La nature même de l'art favoriserait donc l'éducation morale. Mais selon Platon, pour pouvoir éduquer à la morale, l'art doit remplir certaines conditions. [...]
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