Le sentiment du droit est très vif. C'est un sentiment moral fort, interne à la conscience, qui m'autorise à revendiquer une certaine dignité, valeur fondamentale qui fait référence au fait d'être une personne, dotée d'une activité libre de choix.
Lorsqu'on porte atteinte à nos droits, il semble que notre citoyenneté soit remise en question, c'est-à-dire notre appartenance à une communauté politique et juridique, mais aussi la capacité d'exercer librement notre libre arbitre (...)
[...] L'ordre politique maintient ainsi la garantie de nos droits individuels en soumettant aux citoyens certains devoirs à respecter. Consentir volontairement à la loi, ce n'est donc pas perdre sa liberté, mais au contraire l'édifier en respectant les libertés d'autrui. La liaison nécessaire entre moralité et politique doit permettre d'affirmer un État de droit, basé sur un ensemble de règles juridiques, une participation de chaque citoyen aux décisions de la communauté. C'est l'exercice de la citoyenneté qui semble ainsi en jeu, mais la manière dont se met en place une certaine éducation en vue de la raison. [...]
[...] L'ordre politique doit mettre fin à la barbarie, il doit réaliser la liberté dans la sécurité. Si les hommes ressentent la nécessité de s'unir, précisera Rousseau, c'est pour mieux assurer la sécurité en faisant l'addition de leurs forces. Établir la liaison nécessaire entre la morale et l'ordre politique, c'est garantir la légitimité d'un pouvoir qui n'utilise pas la loi à son avantage, trouver comme le soulignera Rousseau une forme d'association qui défende et protège de toute force la commune, la personne et les biens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant. [...]
[...] Il s'agit d'enlever au peuple le droit de délibérer, de s'opposer à la volonté du Prince, lorsqu'il ordonne le bien : Le gouvernement d'un prince juste et éclairé est toujours mauvais, déclara Diderot, dans son ouvrage La Réfutation d'Helvétius, car ses armes sont souvent le charisme ou le prestige attachés à sa personne. C'est donc par des valeurs sentimentales que le peuple se trouve amadoué et que l'obéissance au souverain s'exerce sans résistance. C'est donc le droit d'opposition que le despote doit s'efforcer de supprimer. L'exercice du pouvoir s'effectue alors contre toute moralité. [...]
[...] Le premier est que les citoyens reconnaissent l'autorité d'une même loi et non plus le pouvoir personnel d'un individu, d'une famille ou d'une caste. La source de l'autorité est dans la loi, qui est un principe impersonnel et c'est parce que le citoyen reconnaît l'autorité de ce principe qu'il est libre. Il n'est soumis à personne en particulier. S'il est contraint d'obéir aux ordres du magistrat, c'est dans la mesure où celui-ci remplit une fonction définie par le législateur. Il en résulte que tous les citoyens sont égaux devant la loi, puisque celle-ci s'impose également à tous (Rousseau). [...]
[...] Tous les citoyens peuvent ainsi prétendre à l'exercice d'une responsabilité politique. La liberté et l'égalité politique ne résident pas seulement dans le suffrage universel, mais dans le fait qu'aucun citoyen n'est exclu à priori de l'exercice des fonctions gouvernementales ; tout citoyen, dans la démocratie moderne, est ainsi défini comme gouvernant en puissance. Transition Le pouvoir politique doit se donner pour tâche la socialisation mais aussi la moralisation, c'est pourquoi l'éducation doit être la tâche primordiale de l'État de droit. [...]
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