la morale le droit et la politique
[...] Et mieux vaut ne pas trop parler des droits, car chacun a un sentiment très vif de ses droits et, en leur nom, réclamera volontiers plus qu'il ne lui est dû. Il vaut bien mieux qu'on me parle de mes devoirs envers autrui et qu'on fasse silence sur mes droits, de peur de fournir des arguments à des revendications individualistes ruineuses pour l'ordre social : Chacun a des devoirs envers tous, écrit Auguste Comte dans son Discours sur 199 l'ensemble du positivisme ; mais personne n'a aucun droit proprement dit. [...]
[...] Quelle doit être alors l'attitude du juste ? Si le respect de la justice comme valeur l'emporte à ses yeux sur le respect de la justice comme institution, alors il doit, en toute logique, désobéir aux lois qui sont injustes. Il affirme ainsi l'existence d'une norme supérieure de justice, à l'aune de laquelle chacun peut mesurer la justice légale, ou positive. Dans l'Antigone de Sophocle, le roi Créon est juste en ce qu'il fait respecter les lois de la Cité qu'il gouverne ; mais la raison est du côté d'Antigone, qui nous dit que tout homme a droit à une sépulture décente, quelle que soit la gravité de son forfait. [...]
[...] Mais peut-on ainsi fonder le droit sur la force ? B. Force ne fait pas droit Rousseau, dans le Contrat social, réfute avec éloquence la thèse qui identifie le droit à la force. Qu'est-ce qu'un droit qui périt quand la force cesse ? demande-t-il à propos du prétendu droit du plus fort Ce mot de droit n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout. Affirmer que la puissance fonde la légitimité, c'est confondre en effet le domaine du fait (ce qui est) avec celui du droit (ce qui doit être). [...]
[...] Le droit ne serait alors que la traduction de la force. Telle est la thèse que développe le sophiste Calliclès dans le Gorgias de Platon. À Socrate, qui affirme qu'il n'y a point de bonheur possible pour le tyran, puisque celui-ci est injuste, Calliclès répond que la jus- 201 tice est toujours du côté du plus fort. Mais Calliclès distingue deux ordres radicalement opposés : la nature et la loi positive. La nature, dit Calliclès, est gouvernée par la loi du plus fort qu'on appelle familièrement la loi de la jungle En vertu de cette loi, il appartient au fort de dominer partout le faible : les gros poissons mangent les petits, et les êtres affaiblis ou malades sont appelés à être dévorés par leurs prédateurs. [...]
[...] Les droits fondamentaux des hommes, proclamés dans les Déclarations successives des droits de l'homme, sont ces prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine. Tout individu, dit ainsi la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne Quand les droits de l'homme sont bafoués, c'est la dignité même de la personne humaine qui est outragée. DROIT POSITIF ET DROIT NATUREL A. Le fait social est premier Le droit, c'est ce qui est permis par une règle. [...]
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