La République de Platon, Kant, morale, loi, gouvernement, État, société, éthique, éducation
L'objet de la réflexion morale est le bien. Cette éthique, érigée en doctrine par une société, s'impose à la conscience de chacun de manière individuelle ou collective. La communauté d'un individu influencera dans tous les cas la manière dont il définit sa vertu et donc la morale. Celle-ci peut différer selon sa culture, ses croyances ou encore selon les besoins de la société qui fera en sorte d'orienter la vision des individus en sa faveur. La morale du latin mos concerne non seulement tout ce qui rend un homme bon, mais également ce qui rend une nation, un État ou encore une communauté bonne. C'est pourquoi, classiquement, la politique et la morale ont tendance à être fortement associés. Par exemple, dans le premier ouvrage de La République de Platon, une cité et ses habitants ne peuvent être justes ou, du moins, en quête de cette justesse, si ses dirigeants ne poursuivent pas le bien : la justice ne peut être exercée dans ces conditions. Selon Kant, la loi morale s'impose à tout être raisonnable, et donc aussi bien à l'homme qu'à une volonté sainte. Un acte n'a de valeur morale que s'il est effectué par devoir ; autrement dit, qu'il fasse appel à la raison. Il faut ainsi qu'il se place au-dessus des intérêts et désirs. Cependant, des dissonances s'insèrent entre la loi et la morale. En effet, la loi impose ce que la morale interdit et ce que la morale impose tout à la fois, mais permet ce que la morale défend... ou défend ce que la morale permet. De plus, lorsque la loi vise à maintenir la société, la moralité vise à améliorer la force intérieure de l'homme ; enfin, concernant la loi, l'État se doit de ne pas dicter si la moralité d'un individu est bonne ou mauvaise. Son rôle est d'encadrer la société et les comportements individuels. La morale faisant la distinction entre ce qui est bon et mauvais, doit-on alors la laisser dicter la loi ? La réponse à cette problématique implique de voir dans un premier temps que la morale doit effectivement dicter la loi en éduquant chaque individu afin que chacun pense au bien de sa communauté, puis, dans un second temps, que la morale est propre à chaque individu ; qu'en conséquence, un individu perd de sa liberté lorsque la morale contrôle les lois.
[...] Cela ne le prive-t-il pas de ses libertés individuelles ? De fait, la liberté est indispensable pour réussir à développer ses comportements moraux et intellectuels ; or les libertés sont restreintes par le gouvernement. Une personne ne devrait-elle pas être en droit de choisir les principes qui fonderont sa propre morale, laquelle devrait être propre à chacun ? Cicéron rapporte le fait qu'un être libre basé sur l'éthique stoïcienne du devoir se doit d'être fondé sur un accord avec la nature, plus précisément l'accord avec le mode de vie naturel d'un être vivant qui développe naturellement la raison, et pour qui agir par devoir ne se différencie pas d'agir par raison. [...]
[...] Une loi morale est importante puisqu'elle est bonne pour l'homme et plus juste. Comme vu précédemment, la morale doit être commune aux citoyens afin de permettre un bon développement de chacun, mais également de toute la population dans son ensemble. C'est pourquoi l'éducation est importante pour que tous obtiennent une morale identique : ce mouvement permet la formation d'une certaine homogénéité. Cette symbiose permettrait également de limiter des écarts de conduite puisque tous les individus seraient éduqués dans la même optique, recherchant le bonheur de soi-même et des autres. [...]
[...] Pour autant, la morale ne doit pas dicter la loi. C'est ce que nous verrons dans cette seconde partie. La morale est propre à chaque individu Si la morale dictait la loi, l'homme se sentirait obligé de se référer à une morale déjà existante puisqu'il ne peut en créer une de lui-même. Il peut cependant soit les appliquer à sa guise tout en prenant en compte son entourage, soit n'en a pas le choix à la suite de son éducation, à l'instar d'un parent qui choisit de transférer à son enfant sa manière de penser sans lui demander ce que lui pourrait penser afin qu'il développe des facultés intellectuelles. [...]
[...] La morale doit-elle dicter la loi ? L'objet de la réflexion morale est le bien. Cette éthique, érigée en doctrine par une société, s'impose à la conscience de chacun de manière individuelle ou collective. La communauté d'un individu influencera dans tous les cas la manière dont il définit sa vertu et donc la morale. Celle-ci peut différer selon sa culture, ses croyances ou encore selon les besoins de la société qui fera en sorte d'orienter la vision des individus en sa faveur. [...]
[...] C'est pourquoi on ne peut tolérer que la loi ne fléchisse pas devant la morale. La loi doit non seulement refléter la morale, mais également permettre une pleine expression de ces libertés. Un État de droit ne peut tolérer que l'on dicte une manière de penser à un individu : il faut laisser libre cours à la liberté d'expression de tous, mais également créer une équité de la loi devant les cultes. En effet, les lois doivent faire en sorte qu'aucun homme ne se soumette à aucune autorité, il doit laisser le choix en tout état de cause. [...]
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