L'amour de la sagesse (philo-sophia) n'est pas seulement la quête du savoir mais aussi la recherche d'un art de vivre : vivre humainement, ce n'est pas seulement vivre selon ses instincts comme des animaux, c'est aussi gérer son existence en référence à des choix réfléchis et à des valeurs morales. La liberté, c'est d'abord le pouvoir de prendre des décisions relatives à notre vie, car notre existence n'est jamais fixée d'avance, même si elle s'inscrit dans un contexte, une condition qui la détermine en partie.
La question morale est alors de savoir au nom de quoi nous agissons, ce que nous devons absolument nous imposer de faire, ce à qui nous devons absolument résister, si nous voulons vivre dignement notre vie d'homme (...)
[...] Le terme d'éthique rencontre aujourd'hui une nouvelle faveur : elle désigne, de nos jours, soit la théorie raisonnée concernant l'action, la vie bonne, soit l'étude des problèmes de valeurs suscités par la pratique médicale (bioéthique) ou l'environnement. L'éthique : le terme d'éthique est d'origine grecque (ta ethé, en grec les mœurs) et signifie la recherche d'un système de principes visant une existence accomplie. La pensée antique a toujours présenté la morale, ce qu'on doit faire comme la réalisation même de notre nature. [...]
[...] La justice, chez Kant, c'est ce respect de l'éminente dignité de la personne humaine en toutes circonstances. Etre juste, c'est traiter l'humanité comme une fin en soi et chaque personne comme une valeur absolue. (On retrouve aussi cette idée chez un théoricien anarchiste du 19ème, Proudhon) Le deuxième impératif moral de Kant va donc être le suivant : Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. [...]
[...] Le devoir peut-il s'adresser à ma liberté ? La morale prescrit ce qui est bien ou mal en matière de conduite. (Le latin mores, signifient "manières d'être", "mœurs"). Morale et mœurs ont en commun d'être prescriptives, c'est-à-dire d'obliger, de recommander, d'interdire, de prescrire des devoirs; ou encore d'être normatives : elles inspirent nos jugements de valeur appréciant nos manières d'être ou d'agir en fonction de normes définissant ce que doit être notre conduite. Cependant, les mœurs varient selon les cultures. [...]
[...] La morale joue un rôle déterminant, structurant dans la solidité et l'équilibre d'une société et d'un individu. Mais ce qui est utile pour soi ou pour la société est une chose, le devoir moral en est une autre. - Le devoir moral ne peut-il pas trouver son principe dans la raison, dans la volonté libre plutôt que dans des instances extérieures? Ne peut-il pas échapper à la relativité des mœurs et revêtir une dimension universelle ? Est-il possible, en matière de morale d'être autonome, c'est à dire d'être soi-même, de par sa raison, l'auteur de la loi morale ? [...]
[...] Avec le christianisme, toute une conception du monde et des valeurs va se trouver transformée. D'abord, il apporte l'idée d'un Dieu unique, parfait, infini, transcendant, créateur du monde et de l'homme. L'être humain est créée à l'image de Dieu et est doté de liberté, du pouvoir de choisir le bien ou le mal ; ainsi va apparaître la notion de faute morale, de péché (étymologiquement pécher, c'est manquer la cible, c'est à dire se détourner de Dieu). Pour la morale chrétienne, le mal résulte d'un choix mauvais, alors que pour les Grecs, il provient de l'ignorance : Nul n'est méchant volontairement pensaient Socrate et Platon. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture