Montaigne, sagesse humaniste, baroque, individualisme, art de vivre aristotélicien, échapper aux extrémismes des passions
Montaigne fait du changement la loi même de la vie sous toutes ses formes : « Le monde est une branloire pérenne » ; c'est l'inconstance qui régit le monde. La vie en société, quant à elle, n'est que masques et jeux des apparences ; en écho à la phrase de Shakespeare, "The whole world is a stage" l'affirmation « La plupart de nos vacations sont farcesques » stigmatise nos occupations comme relevant de la pure comédie. L'écriture même de Montaigne est baroque dans la mesure où il s'interdit d'écrire avec un plan préétabli et où il privilégie un style aux innombrables métaphores.
[...] Une valeur-clé : la liberté. Montaigne ne conçoit pas de vivre sans liberté ; sa vie et son œuvre sont régies par un principe, garantir sa liberté individuelle, ce qui le mène à des déclarations à première vue déconcertantes : * Je suis si affadi après [épris de] la liberté que, qui me défendrait l'accès de quelque coin des Indes, j'en vivrais aucunement [assurément] plus mal mon aise Bien sûr, il n'a aucun désir d'entreprendre un si périlleux voyage, mais il montre par là que sa psychologie ne peut vivre avec le poids d'un interdit arbitraire : l'homme est ainsi fait que pour vivre il a besoin de ressentir un sentiment intérieur de pleine liberté. [...]
[...] Un humanisme classique L'individualisme. Montaigne n'a rien d'un égoïste replié dans la tour d'ivoire de sa librairie ; son engagement comme maire de Bordeaux et comme diplomate montre qu'il sait prendre ses responsabilités. Mais il fait passer l'individu, la personne, avant le citoyen : Il faut se prêter à autrui et ne se donner qu'à soi-même Cette formule n'est pas une négation d'autrui, se prêter n'est pas synonyme de ignorer ; toutefois, l'opposition se prêter se donner définit la préséance de l'individu. [...]
[...] ] nous sommes encore assis sur notre cul Une sagesse à mesure d'homme. L'homme n'a rien de la perfection du héros ou du saint ; c'est à l'intérieur de ses limites, qu'il lui faut connaître et accepter, qu'il a la possibilité de s'épanouir et de se réaliser pour trouver le bonheur : Il n'est rien si beau et si légitime que de faire bien l'homme et dûment, ni science si ardue que de bien et naturellement savoir vivre cette vie Un humanisme annonciateur de la philosophie du XVIIIe siècle Une remise en cause des lois. [...]
[...] Montaigne montre que cette pratique est non seulement cruelle mais qu'elle est aussi inefficace, elle peut faire avouer un innocent et laisser muet un coupable. Dans tous les cas, la torture est une barbarie négatrice de la dignité humaine. Une remise en cause du colonialisme. Montaigne présente le colonialisme comme la volonté prétentieuse de l'Europe, sûre de sa supériorité, d'imposer ses normes à des peuples jugés inférieurs. Or, les peuples découverts par les expéditions maritimes contemporaines n'ont rien d'inférieurs, ils sont différents, et les Européens pourraient d'ailleurs tirer le plus grand bien de cette différence. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture