Montaigne, sagesse des Anciens, stoïcisme, épicurisme, scepticisme, le "vivre heureusement", hédonisme, Raymond Sebond
Montaigne se réfère aux grands courants du stoïcisme, de l'épicurisme et du scepticisme pour se forger son propre art de vivre.
Le stoïcisme
Montaigne, comme beaucoup, a peur de la douleur et de la mort ;
il est malade et il a vu disparaître très tôt son ami La Boétie ; il a conscience que ces hantises le paralysent et il cherche dans le stoïcisme un moyen d'échapper à ses angoisses. Il reprend à son compte la formule latine « Que philosopher c'est apprendre à mourir », et il invite à vivre avec la pensée régulière de la mort pour que celle-ci, devenue habituelle, soit totalement démystifiée.
[...] Montaigne et la sagesse des Anciens Montaigne se réfère aux grands courants du stoïcisme, de l'épicurisme et du scepticisme pour se forger son propre art de vivre. Le stoïcisme Montaigne, comme beaucoup, a peur de la douleur et de la mort ; il est malade et il a vu disparaître très tôt son ami La Boétie ; il a conscience que ces hantises le paralysent et il cherche dans le stoïcisme un moyen d'échapper à ses angoisses. Il reprend à son compte la formule latine Que philosopher c'est apprendre à mourir», et il invite à vivre avec la pensée régulière de la mort pour que celle-ci, devenue habituelle, soit totalement démystifiée. [...]
[...] Montaigne est conduit à l'interrogation oratoire accusatrice : Quelle vérité que ces montagnes bornent, qui est mensonge au monde qui se tient au delà ? Les cannibales. Le chapitre important Des cannibales narre la rencontre à Rouen de trois indigènes du Brésil. Montaigne s'informe sur leurs façons de vivre et il en vient à conclure qu'ils vivent davantage en conformité avec les lois de la nature que les Européens. Il émet l'hypothèse que ce sont peut-être eux les civilisés et nous les sauvages, ce qui le conduit à la formule Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage qui marquera beaucoup Claude Lévi-Strauss et qui constitue une première définition du relativisme culturel. [...]
[...] Montaigne explique que cette faiblesse n'est pas celle du théologien, mais qu'elle est celle de la raison impuissante. Que sais-je ? sont les seuls mots que l'homme puisse prononcer face à l'énigme de sa condition. L'argument du vertige. Le vertige est une preuve de l'impuissance de la raison puisque, dans des conditions de sécurité parfaites, l'individu en proie au vertige ne parvient pas à contrôler ses réactions. Montaigne élargit son propos en montrant que quantité de conduites dans la vie quotidienne sont irrationnelles. [...]
[...] On comprend ainsi que Montaigne fasse du vivre heureusement un but de la vie, qu'il revendique non sans provocation : Quand je danse, je danse ; quand je dors, je dors Cet hédonisme se situe assez loin de l'ascétisme épicurien originel, ainsi que du carpe diem d'un otium consacré à la création intellectuelle. La sagesse sceptique Le scepticisme à l'encontre de la raison s'exprime tout au long de l'œuvre, et plus particulièrement dans le chapitre Apologie de Raymond Sebond. Que sais-je ? [...]
[...] La vérité n'existe pas en matière de lois. La sagesse politique consiste donc à suivre l'ordre en place, d'autant plus qu'il présente l'avantage d'être passé dans les mœurs. Ce conservatisme est proclamé avec solennité : Je suis dégoûté de la nouvelleté, quelque visage qu'elle porte Il s'explique surtout par les guerres de religion qui ravagent à cette époque le Sud-Ouest de la France ; Montaigne les connaît bien en tant que maire de Bordeaux qui mène quelques tentatives, infructueuses, de diplomatie, pour apaiser les passions dévastatrices : ces guerres prouvent à ses yeux que le désir de renouveau religieux a engendré les pires barbaries. [...]
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