Immoralité du monde du travail, productivité, capitalisme, développement économique, rémunération, liberté, condition humaine, précarité, souffrance d'autrui, Frans de Waal, Karl Marx, bien-être
On peut définir le monde du travail comme l'ensemble des activités productrices d'un service ou d'un bien, qui demandent un effort souvent vécu comme contraignant, et qui est consenti en vue d'obtenir un salaire ou une contrepartie. En effet, nos sociétés voient dans le travail quelque chose de nécessaire à son développement économique sur le plan international. Mais ces activités sont souvent controversées. Ne serait-il pas mieux de profiter de la vie d'une autre façon que de remplir les caisses d'un système capitaliste qui ne profite pas à tous ? Beaucoup voient le monde du travail comme le vecteur d'une atteinte à nos libertés, se traduisant par une obligation de fournir des efforts pour vivre et un abandon de nos sentiments pour une expansion des profits.
[...] Cela n'est donc pas immoral. Mais à côté, son commerce détruit les commerçants aux alentours, ce qui est donc immoral. L'engloutissement des petits commerces se montre comme les dommages collatéraux de l'action morale de Mouret. Ainsi, une action immorale comme on la voit aux premiers abords cache parfois une multitude d'actions morales. Cela illustre parfaitement la situation où se trouve le monde du travail. Ce dernier peut être vu comme moral, car il apporte un savoir, une situation financière propice au développement et c'est grâce à lui que nous sommes développés, mais il est particulièrement immoral en vue de la condition qu'il inflige aux personnes en situation de précarité. [...]
[...] Dans ces conditions, est-il judicieux de penser que le monde du travail est forcément immoral ? Dans une première partie, nous verrons que ce dernier est bel et bien contraire à la morale puisque c'est tout d'abord un ensemble d'activités que l'on fait sous une certaine contrainte. Puis, dans une seconde partie, nous observerons qu'il y a des raisons de penser que le monde du travail et par conséquent que le travail peut être bénéfique pour l'ouvrier. Enfin, dans une dernière partie, nous acquiescerons que ce dernier n'est pas classable de façon à adhérer aux notions de moralité et d'immoralité qui sont elles-mêmes discutables. [...]
[...] Prenons comme exemple, Le bonheur des dames de Zola, ce roman naturaliste qui vise à décrire le monde dans sa vision la plus réelle. Dans ce dernier, nous observons pleinement cette idée : les petits commerces sont dévorés par le grand magasin d'Octave Mouret qui grandit de jour en jour. Nous jugeons aux premiers instants que cet homme est particulièrement immoral, car il ne se soucie pas des autres commerces qui l'entourent et veut à tout prix développer son enseigne. Mais est-ce vraiment immoral ? [...]
[...] Enfin, le monde du travail est aliénant. Nous pouvons définir l'aliénation comme le fait de retirer à l'individu la libre disposition de lui-même. Le travail retire aux Hommes leur humanité même si celle-ci n'est pas vraiment visible chez certains membres de notre espèce. Il les oblige à devenir presque mécaniques. On doit être le plus performant dans la mesure du possible et avoir un rendement plus élevé de jour en jour. Nous devons, pour exercer pleinement un métier, acquérir des gestes de plus en plus précis au fur et à mesure que l'on obtient de l'expérience. [...]
[...] Le travail serait une chose nécessaire pour vivre, nous éloignant de notre liberté. Ce qui fait de ce dernier une atteinte à l'intégrité physique et morale d'une personne. Nous pouvons peut-être affirmer que cette expression représente la damnation, ce mythe religieux où Adam et Eve, chassés par Dieu pour avoir commis le péché originel, et qui leur retire les facilités dont ils jouissaient au paradis, sont confrontés à un monde où le travail est un quotidien. Ainsi, nous laissant penser que le travail est une punition et qu'il est de l'autorité d'une entité supérieure à l'Homme (dieux, nature, cosmos c'est de la perception de chacun) mettant l'homme en position d'infériorité semblable à un esclave. [...]
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