Il faut ajouter que rien ne vient à notre conscience qui n'ait déjà été plus ou moins codifiée, ou comme dit Nietzsche « interprété ».
Autrement dit, la simple prise de conscience, la simple saisie d'un état de conscience ou d'une pensée est déjà en soi une interprétation de cette pensée. En vérité, toute pensée est déjà traversée par la saisie que nous voulons en avoir, et donc elle n'est pas l'expression d'une même spontanéité pensante. En somme, l'introspection est condamnée à ne posséder jamais que des pensées, des états de conscience qui sont toujours déjà l'interprétation.
[...] En somme, le moi est purement fictif (La volonté de puissance) c. Une habitude grammaticale Nietzsche nous explique que nous avons tendance à croire que nos états de conscience sont tous l'expression d'un même substrat : le moi. Mais c'est nous qui fabriquons l'identité de ces états en se disant qu'ils sont nôtres. Pour Nietzsche, l'erreur consiste à appliquer une catégorie grammaticale à ce qui n'est qu'une donnée immédiate. Autrement dit, l'erreur consiste à croire qu'à partir du moment où c'est moi qui fait ceci, il doit y avoir un substrat à de tels états. [...]
[...] Pour Kant, connaître c'est synthétiser des phénomènes. La conscience en tant qu'elle connaît est d'abord synthèse. Plus précisément, le rôle de la conscience est de ramener des représentations à l'unité, car connaître c'est saisir un objet qui se donne comme une unité. L'objet est toujours une unité de représentations. Pour qu'un objet soit connu, il faut d'abord qu'il en soit un. Ce qui s'offre d'abord à mes sens, à ma sensibilité, c'est ce que Kant appelle le divers sensible éparpillé désordonné. [...]
[...] Le Moi s'identifie-t-il à la conscience ? 1. La dimension verticale Nous sommes ici questionnés sur le rapport du moi à la conscience. Il s'agit plus précisément de dire si le moi s'identifie, c'est à dire se confond avec la conscience elle-même, ne fait qu'un avec elle. De façon générale, la conscience se définit de deux façons : - Comme la saisie immédiate de soi par soi, auquel cas elle suppose l'intuition de nos propres états par nous-mêmes. - Comme rapport au monde ou comme saisie des objets s'offrant à nos sens Autrement dit, il faudra envisager la conscience soit comme introspection, c'est-à-dire dans sa dimension verticale, soit comme visée du monde et des objets, donc dans sa dimension horizontale Qu'en est-il maintenant du moi ? [...]
[...] Nous voyons ainsi que la saisie de soi par soi et l'introspection ne permettent pas de saisir la substance pensante elle-même, d'en avoir une intuition directe. Ce que nous saisissons immédiatement, ce sont seulement des pensées et des états de conscience. Autrement dit, le moi n'est pas objet d'une intuition, d'une saisie directe; il apparaît seulement comme requis par l'existence de nos pensées, comme la conclusion nécessaire d'un raisonnement. Dès lors, on peut se demander avec Nietzsche (Philosophe allemand du XIXe) si un tel raisonnement ne serait pas qu'un simple sophisme. [...]
[...] En somme, connaître c'est d'abord synthétiser des représentations, les ramener a l'unité. - Le je pense est déduit. Je pense = moi] L'identité du moi ou comme dit Kant, du Je pense est fondée sur le fait qu'il effectue une synthèse du donné. Il est en effet le système des catégories de l'entendement [cf. la Critique de la raison pure]. En tant que tel il est nécessaire à la constitution de l'objet, car c'est en appliquant des concepts et des catégories aux représentations que l'entendement construit, constitue l'objet. [...]
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