Dissertation de Philosophie entièrement rédigée répondant à la question suivante : Qu'est-ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire ?
[...] Qu'est-ce qui, en moi, me dit ce que je dois faire ? Analyse du sujet Il s'agit moins de constater ou de cerner l'existence de la conscience morale que de s'interroger sur sa nature. Pour repérer cette nature, on peut opérer quelques rappels historique (depuis Socrate) mais sans tomber dans le simple échantillonnage : le plus simple est alors de recourir à l'opposition kantienne entre hétéronomie et autonomie de la volonté. On n'hésitera pas à envisager les relations entre conscience, loi et raison. [...]
[...] L'analyse kantienne a l'avantage d'assimiler ma conscience morale à la présence d'une liberté, capable de juger précisément ce que l'on peut prétendre m'imposer. Du même coup, elle rend le sujet intégralement responsable de sa conduite : celui qui prétendra rester sourd à ce qui, en lui, lui dit ce qu'il doit faire ne pourra trouver d'excuse dans les circonstances extérieures. Il apparaîtra comme volontairement sourd à sa propre raison, et donc à sa propre humanité. [...]
[...] Il peut donc être utile de tenter de préciser la nature de ce qui, en moi, me dit ce je dois faire. [I. Devoir et voix intérieure Lorsqu'il doit se défendre des accusations portées contre lui, Socrate fait valoir, dans son Apologie telle que nous la rapporte Platon, qu'il obéit à ce qu'il nomme son démon : donneur d'ordres qui l'empêche de faire telle chose, et lui recommande parfois de poser une question plutôt qu'une autre, d'adopter un comportement plutôt qu'un autre. [...]
[...] Car ce qui m'est extérieur peut désigner des réalités très diverses, toutes également susceptibles, en apparence, de m'aider à savoir ce que je dois faire. On peut ainsi décliner, outre Dieu, l'éducation reçue, aussi bien que mon existence corporelle ou affective, la société (quelle qu'on soit l'étendue) ou un principe métaphysique qui supposerait la perfection du monde pour m'inviter à en suivre le cours. Toutes ces hypothèses ont pu être soutenues, et c'est bien elles que Kant rassemble, dans ses Fondements de la métaphysique des mœurs puis dans sa Critique de la raison pratique, à l'intérieur d'un tableau qui recense ce qu'il nomme les principes hétéronomiques de la volonté Cette expression nous enseigne que la saisie du devoir joue sur la volonté : c'est bien cette dernière qui, ensuite, détermine mon acte. [...]
[...] C'est donc à moi seul que je dois obéir non plus à un pouvoir extérieur et plus précisément à la façon dont je participe dans l'humanité. Ce qui me dit ce que je dois faire est bien encore intimior intimo moe, mais désigne désormais le noyau rationnel de ma pensée. [Conclusion] Concevoir que je ne perçois en moi de devoir qu'indiqué par l'extérieur, c'est me considérer comme un simple espace accueillant au(x) pouvoir(s) qui, à tort ou à raison, entendent me diriger. [...]
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