Un individu particulier est très petit face à l'immensité de la population mondiale, et à moindre échelle, au sein même de sa société, ou encore de l'environnement dans lequel il évolue. Il est amené à rencontrer, à travailler, à vivre avec de multiples personnes qui cherchent plus ou moins à le connaître. À première vue, une telle existence est tout à fait viable, et même assez agréable car l'homme a besoin d'un contact, d'une reconnaissance d'autrui, pour sentir qu'il existe. Cependant, il tient à ce que ses désirs, ses pensées, ses sentiments les plus profonds, son moi, restent secrets, méconnus des autres. Il veut garder une part de lui pour lui seul, voire la laisser secrète pour lui-même, n'arrivant pas forcément à la percer à jour. C'est en cela que le moi est un jardin secret.
Toutefois, cette affirmation n'est pas totalement vraie. Il faudrait la nuancer. Car que serions-nous, comment vivrions-nous sans aucune connaissance de notre moi ? Comment les autres pourraient-ils nous apprécier, tisser quelques liens, amicaux, professionnels ou encore affectifs, sans cerner notre personnalité, même que partiellement et partialement ? Notre moi se dévoile parfois, sans que l'on y prête grande attention. On peut alors prétendre se connaître, ou du moins connaître une partie de ce que l'on est réellement, et les autres en font de même. Les rapports que l'on entretient avec autrui ne sont-ils pas le reflet du moi ? Ne nous renvoient-ils pas une certaine image de nous-mêmes, que l'on peut, et qu'ils peuvent aussi, déceler ? Mais l'expression de notre moi n'est-elle pas encore plus reflétée dans nos tâches, nos travaux, nos œuvres ? N'est-ce pas une grande part de nous-mêmes que nous offrons aux autres, et par conséquent à nous-mêmes?
[...] Parfois, nous pouvons parvenir à prendre conscience de ces sentiments, de ces éléments qui nous constituent et nous font tels que nous sommes. Cependant, personne ne connait réellement tout sur lui-même : une part de nous reste mystérieuse, variable, changeante. Celui qui prétend le contraire serait bien vaniteux. Cela vient du fait que notre moi évolue au fil de notre vie, de nos rencontres, de notre vécu. Une personne très ouverte, très épanouie peut soudain se renfermer sur elle-même, ne plus communiquer ou très peu avec autrui, suite à un fort traumatisme. [...]
[...] Le moi, si important et si cher à nos yeux, reste un jardin secret qui peut être parfois visité, mais jamais totalement percé à jour. Un mystère planera quoiqu'il arrive. [...]
[...] C'est cette partie que les autres perçoivent et c'est donc grâce à elle qu'autrui peut s'imaginer, peut essayer de percevoir quelques points de notre personnalité. On désire donc garder notre moi secret, le plus que cela nous est permis en tout cas, car l'homme aime garder un mystère autour de lui, il aime surprendre les autres, quand il ne se surprend pas lui-même de par la part du moi qu'il ne connait pas. Par ailleurs, on peut considérer le moi comme un jardin secret car on peut le représenter, l'imager par la pudeur qui nous habite, plus ou moins intensément. [...]
[...] De même, un enfant dessinant des scènes violentes ou sanglantes peut être sujet à un traumatisme comme un parent violent, un mal-être au sein de la famille ou des scènes de vie marquantes. Son moi serait alors perturbé, triste, replié sur lui-même. Ou encore l'artiste peintre : en s'exprimant par la peinture, il offre une représentation de lui-même, il donne à voir sa conception du monde, ses idées, sa sensibilité, la part la plus profonde de son moi. Chaque chose que l'on crée est marquée par le sceau de notre intériorité, de notre moi. Les autres rencontrent, observent, critiquent ou admirent ces œuvres, cette intériorité, donc le moi. [...]
[...] Le moi devient de plus en plus commun, il n'y a plus vraiment de grandes différences au sein d'une même société. Et lorsque les personnes revendiquent entièrement l'originalité de leur propre moi, elles deviennent marginales et se retrouvent mises à l'écart car elles ne correspondent plus à l'idéal attendu. Nous pouvons donc finalement en conclure que le moi ne suis plus si secret puisque la société arrive à le façonner, le changer, l'influencer à son grès de par les règles à suivre, les médias, la normalité Il est certain que le moi peut facilement s'imager par un jardin secret. [...]
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