Auguste Comte se pose la question de savoir si nous sommes bien placés pour savoir qui nous sommes et ce qu'il se passe en nous. Il considère qu'un humain ne peut observer ce qui le concerne pour ensuite affirmer que l'homme serait capable de s'observer seulement sur des passions peu prononcées et en aucun cas sur un phénomène intellectuel le concernant.
En réalité, il distingue deux cas : les passions et l'activité intellectuelle. Pour lui, nous ne serions pas les mieux placés pour nous connaitre, il faudrait qu'une personne extérieure nous observe pour nous montrer qui nous sommes.
[...] En effet, il affirme que le moi n'est ni dans le corps, ni dans l'âme Chaque personne serait appréciée pour telle ou telle qualité mais en aucun cas pour son moi en totalité. Nous ne pourrions donc pas nous percevoir vraiment et cette idée de moi-même serait irréelle. De plus, nous pouvons penser que la propre identité n'existe pas. En effet, en tant qu'humain, nous sommes sans cesse influencés par de quelconques évènements de toute sorte qui nous pousserait à nous calquer sur un certain nombre d'idées reçues, sans en avoir conscience bien évidemment. [...]
[...] Nous avons ici une critique de l'introspection qui ne pourrait être jugement juste. Le fait que les passions soient observées par un élément extérieur faciliterait leur connaissance, et ceci pour une raison très simple : lorsque l'état de passion est très fort, l'homme concerné perd son objectivité. Son observation n'est donc plus valable dans le sens ou elle serait influencée par ce que celui-ci pense. Sous l'effet de la colère par exemple, nous allons avoir tendance à dramatiser, à exagérer la situation. [...]
[...] Pour cela, il faudrait avoir conscience de celui-ci. Nous pouvons en découvrir une partie grâce aux réflexions intérieures. Nous sommes les seuls à connaitre nos pensées réelles, ceci est un évènement personnel qui ne concerne que nous. Ainsi le fait d'ignorer nos pensées est quelque chose de très handicapant pour quelqu'un d'extérieur qui ne peut donc pas vraiment observer les phénomènes du fait de l'ignorance de celles-ci. Peut-on vraiment connaitre une personne sans savoir ce qu'elle pense ? Il est vrai que chaque humain a une connaissance de lui-même qu'il met rarement en doute. [...]
[...] De plus, le moi ne serait qu'illusion du fait que la pensée change sans arrêt, que l'âme ne reste jamais dans une position de stagnation, et que, par conséquent, nous ne pourrions pas être nous à cause de tous ces changements incessants, amenant à l'impossibilité de stabilité et donc de se forger un moi Pour conclure, nous pouvons dire que nous serions les mieux placés pour nous analyser intérieurement mais que quelqu'un d'extérieur nous observerait plus efficacement en ce qui concerne ce qui nous tient trop à cœur. Cependant, il faut acquérir une conscience du moi pour savoir s'observer. Nous pouvons aussi penser que le moi est imperceptible du fait qu'il ne serait que fiction. Ainsi, notre propre connaissance serait impossible car notre moi serait indéterminable. [...]
[...] En effet, dans ce cas, l'élément observé serait identique à l'élément observateur, cela rend l'observation impossible, on ne peut pas s'observer en train d'effectuer une action quelconque du fait de l'impossibilité de dissocier son esprit en deux parties distinctes pour former un corps observateur et un corps observé. L'auteur soumet donc l'idée que l'observation d'un homme raisonnant ne peut être faite car ceci est un phénomène intérieur, non observable par un élément extérieur. On ne peut demander à quelqu'un d'autre d'observer nos propres pensées. Dans ce cas, l'homme étant le seul à percevoir ses propres pensées, n'est-il pas le mieux placé pour se connaître ? En effet, si chacun des hommes est capable de mener sur lui-même une étude introspective, ce serait le cas. [...]
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