« La modernité de la ville ne se résume pas à l'érection de nouvelles tours. Il est agaçant de voir quelques images de grands ensembles architecturaux tenir lieu de projet urbain pour la capitale au moment où s'ébauche enfin une ambition commune pour la métropole parisienne. Agaçant de voir répandues des idées fausses : sur la densification que permettrait la construction de tours, quand toutes les études montrent que le tissu haussmannien est beaucoup plus dense ; ou sur l'intérêt des jardins qui pourraient être aménagés entre elles... dans les entrelacs des échangeurs autoroutiers… ». Dans cet extrait d'un article de Fabrice Piault, Roger Lothon et Patrick Berton, paru dans l'édition du Monde du 22 janvier 2008, on peut percevoir l'agacement des auteurs face à une vision de la modernité de la ville qui se veut rationnelle de par la construction de tours, mais qui leur paraît dénuée de bon sens. On peut déjà saisir certaines caractéristiques de la modernité : elle tente d'ordonner la nature, mais en même temps, pratiquée à l'extrême, elle peut avoir des conséquences négatives, qui ont engendré de nombreuses critiques dès la fin du XIXe siècle, à tel point que certains se demandent si elle est aujourd'hui dépassée.
Pourtant, la modernité qui commence pour certains dès la Renaissance, et qui se développe jusqu'au XIXe siècle est le caractère de ce qui est moderne. C'est une période historique, c'est aussi un terme dont la fonction est chronologique. C'est un terme qui se construit par opposition à ce qui est classique. Elle a une connotation positive. Car, elle exprime ce qui n'est pas ancien, et plus, ce qui est mieux que l'ancien.
D'où une certaine gêne, une certaine contradiction. N'est-il pas paradoxal d'affirmer que ce qui est par essence récent peut être désuet ?
[...] La modernité est-elle dépassée ? La modernité de la ville ne se résume pas à l'érection de nouvelles tours. Il est agaçant de voir quelques images de grands ensembles architecturaux tenir lieu de projet urbain pour la capitale au moment où s'ébauche enfin une ambition commune pour la métropole parisienne. Agaçant de voir répandues des idées fausses : sur la densification que permettrait la construction de tours, quand toutes les études montrent que le tissu haussmannien est beaucoup plus dense ; ou sur l'intérêt des jardins qui pourraient être aménagés entre elles . [...]
[...] La notion de sujet autonome n'est plus aussi admise que par le passé. - Tocqueville (De la démocratie en Amérique, 1835-1840) : décrit le risque de délitement progressif du lien social sous l'effet du bonheur individuel généralisé et du déclin du politique. - Friedrich Nietzche est à l'origine du mouvement de la déconstruction traduction d'une crise de la modernité. - Dans le domaine artistique : l'artiste postmoderne ne cherche pas à effacer toute trace du passé, mais il les intègre à son œuvre. [...]
[...] - La modernité s'est construite par rapport au classicisme. Elle n'arrive donc pas à dépasser le passé. L'accroissement des critiques adressées à la modernité - Th. Adorno & M. Horkheimer (La dialectique de la raison) : Les lumières contenaient en elles, par le biais des techno-sciences, le totalitarisme. - M. Foucault (Surveiller et punir) : l'incarcération devient scientifique, exemple : le panoptique qui permet de tout voir pour normer les comportements dans un but de réinsertion des détenus. Le scepticisme ambiant envers la modernité a donné lieu à l'émergence d'autres approches. [...]
[...] I L'indémodable modernité La modernité est indémodable de par sa définition et ses objectifs. A. La modernité : un état d'esprit Définir la modernité permet d'entrevoir le paradoxe d'une modernité qu'on dirait dépassée, car elle est en principe indémodable L'expression du récent - La modernité est un état d'esprit. Baudelaire en 1846 définit la théorie de la modernité : il demande aux artistes d'exprimer l'héroïsme de la vie moderne. Est moderne ce qui permet à l'actualité qui se renouvelle constamment d'exprimer l'esprit du temps. [...]
[...] La modernité, de par sa définition et les idées dont elle se fait la traductrice, peut paraître indémodable. Pourtant, elle a été remise en question et d'autres approches ont cherché à l'écarter ou à la renouveler. André Gorz appelle à un retour aux sources de la modernité, c'est-à- dire à une attitude volontariste de l'individu comme on a pu voir certaines initiatives se développer du fait de la société civile. Cependant, cette volonté d'agir qui a été la traduction d'un rejet (des effets négatifs de la mondialisation) devra pouvoir s'exprimer dans le cadre qui leur permettra de ne pas être simplement des actions ponctuelles, mais durables afin de repenser par exemple le rapport entre nature et raison afin de préserver l'environnement. [...]
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