Aujourd'hui l'adjectif « moderne » permet de qualifier quelque chose de nouveau, de récent, tout en ayant l'idée d'un progrès, d'une amélioration faite par rapport à ce qui précédait. Dans l'histoire de la Pensée, les Modernes s'opposent par définition aux Anciens. Il y a un passage de la philosophie de Platon et d'Aristote à celle de Pascal ou de Kant. Bref il s'agit d'un véritable changement, un tournant radical qui s'opère non sans protestation car les Anciens représentaient la sagesse et surtout une vérité inébranlable. Seulement en quoi consiste ce changement ? Etait-ce une volonté de refuser l'autorité, de ne plus se soumettre à un monde qui, jusqu'au XVIe siècle, semblait maîtrisé, compris ? La Modernité voulait-elle tout simplement bannir les Anciens, se forcer à les oublier et faire un monde totalement différent, nouveau ? Ou serait-ce en fait un tournant presque naturel de la pensée, une évolution qui « va de soi » et qui, au fil du temps, a fait disparaître la philosophie des Anciens ? (...)
[...] Etre moderne, est-ce oublier ? Aujourd'hui l'adjectif moderne permet de qualifier quelque chose de nouveau, de récent, tout en ayant l'idée d'un progrès, d'une amélioration faite par rapport à ce qui précédait. Dans l'histoire de la Pensée, les Modernes s'opposent par définition aux Anciens. Il y a un passage de la philosophie de Platon et d'Aristote à celle de Pascal ou de Kant. Bref il s'agit d'un véritable changement, un tournant radical qui s'opère non sans protestation car les Anciens représentaient la sagesse et surtout une vérité inébranlable. [...]
[...] Pascal nous dit qu'il faut les imiter, mais non pas dans leurs découvertes mais dans leur démarche. Il faut chercher, faire des découvertes, comme les Anciens. Il faut être dynamique et non figé en se contentant d'utiliser ce qui a déjà été découvert. Ainsi malgré les apparences les Modernes n'oublient pas. Au contraire ils imitent finalement plus leurs prédécesseurs par leur démarche scientifique que ceux qui sont restés pendant plusieurs siècles immobiles dans l'histoire de la Pensée. En fait les Anciens n'ont jamais été aussi présents. [...]
[...] Il faut les examiner une par une. En effet pour pouvoir avancer dans la réflexion il faut des bases solides, sûres. Il faut mettre fin aux préjugés, qui sont comme le définit Voltaire des affirmations sans jugement, c'est-à-dire que les vérités ont été acceptées sans avoir été examinées par la raison. Descartes sera le premier à faire véritablement cette démarche. Dans ses Méditations métaphysiques, il remet en effet en cause tout ce qu'il connaît, tout ce qu'il a appris pour connaître la vérité absolue et réellement indubitable. [...]
[...] Voilà pourquoi le passé est toujours là et voilà pourquoi les Modernes n'oublient pas. Ainsi l'homme moderne ne peut pas oublier son passé et ne le cherche même pas. Il veut seulement évoluer et il a compris que cela passait par une réflexion sur l'homme lui-même. Ce changement de la vision du monde ne change pas la volonté d'atteindre la vérité qui reste et restera toujours la raison de vivre de l'humanité. Seulement l'homme a aujourd'hui conscience de ses limites, ce qui lui permet d'être plus efficace dans sa quête de la vérité. [...]
[...] Les Modernes veulent-ils changer le monde ? En fait non, ils veulent changer l'homme . Et voilà d'où provient la véritable rupture. Au lieu de se questionner sur ce qui nous entoure, on se questionne sur soi. Et le déclenchement a été la révolution copernicienne, avec le passage du géocentrisme à l'héliocentrisme. Le monde d'Aristote, où les planètes tournaient de façon circulaire et monotone autour de la Terre, ne correspondait pas à de nombreuses observations. Après avoir tenté sans grand succès de sauver les phénomènes, Copernic est arrivé, et, au lieu de remettre en cause le mouvement des planètes, il va remettre en cause la place de la Terre en ne la plaçant plus au centre de l'Univers. [...]
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