Les progrès médicaux offerts par le 21ème siècle sont de plus en plus performants, et semblent offrir plus que jamais des moyens pour soulager nos souffrances. Néanmoins, ce fait n'empêche pas un médecin tel que Alexandre Minkowski d'affirmer dans Un juif pas très catholique que "notre siècle est un siècle de souffrances". Cette affirmation apparaît bien évidemment paradoxale dans la bouche d'un scientifique. Comment un médecin du 21ème siècle peut-il soutenir que notre siècle a l'apanage de la souffrance sous différentes formes ? L'utilisation du pluriel tend à montrer que la souffrance se serait diversifiée voire développée plus particulièrement au 21ème siècle.
Afin de lever ce paradoxe nous étudierons tout d'abord les différentes formes que la souffrance revêt au 21ème siècle. Puis nous montrerons que de nombreux moyens ont été mis en place pour limiter malgré tout nos douleurs. Enfin nous démontrerons que la souffrance du 21ème siècle est une nécessité pour pouvoir mieux la combattre demain.
Comme l'affirme le Professeur Minkowski notre siècle est un siècle de souffrances.
Dans un premier temps, les souffrances de l'Histoire nous le démontrent. En effet, l'Histoire du 20ème siècle porte les traces de souffrances irréversibles. Le 20ème siècle présente les formes paroxystiques de la souffrance. Par exemple, c'est la première fois qu'un siècle connaît deux guerres mondiales c'est-à-dire où l'ensemble des pays riches est concerné. De plus, l'invention de la bombe atomique a permis de franchir une étape dans l'échelle de l'horreur.
À cause des guerres, une part importante de la population s'est retrouvée confrontée à une souffrance commune. La souffrance collective liée par exemple à la Shoah a contraint des familles entières et les générations suivantes à devoir faire le deuil d'un drame historique. L'Histoire a ici une influence lourde, non seulement sur le rapport des Nations à l'Histoire, mais aussi sur l'histoire personnelle et individuelle (...)
[...] L'auteur souligne le besoin fondamental de pouvoir laisser des traces des souffrances imposées. La cicatrice est nécessaire pour faire accepter et rendre acceptable l'horreur. Comme nous l'avons vu les souffrances collectives influencent ou contribuent aux souffrances individuelles. Ainsi la déportation des Juifs, souffrance collective, s'est d'abord présentée sous forme de témoignages individuels, que chaque membre de la famille a dû intégrer à sa propre histoire. Par exemple, le témoignage d'Anne Franck dans son journal qu'elle nomme Kitty montre à quel point les souffrances de l'Histoire sont avant tout très personnelles et entrent véritablement dans la constitution de l'individu. [...]
[...] Néanmoins, ces constats suffisent-ils à affirmer que le 20ème siècle est le siècle par excellence des souffrances ? Le 20ème siècle est certes un siècle de souffrances mais il se distingue aussi par la mise en place des moyens les plus pointus pour repousser les limites de la souffrance. Dans un premier temps, nous pouvons parler des progrès de la science. En effet, chaque guerre a amené les chercheurs à trouver de nouvelles solutions pour soigner les grands blessés. Par exemple, les campagnes de vaccination contre le tétanos ont permis de repousser la mortalité mais aussi la souffrance chez certains patients. [...]
[...] En effet, l'Histoire du 20ème siècle porte les traces de souffrances irréversibles. Le 20ème siècle présente les formes paroxystiques de la souffrance. Par exemple, c'est la première fois qu'un siècle connaît deux guerres mondiales c'est-à-dire où l'ensemble des pays riches est concerné. De plus, l'invention de la bombe atomique a permis de franchir une étape dans l'échelle de l'horreur. À cause des guerres, une part importante de la population s'est retrouvée confrontée à une souffrance commune. La souffrance collective liée par exemple à la Shoah a contraint des familles entières et les générations suivantes à devoir faire le deuil d'un drame historique. [...]
[...] Le 21ème siècle soulage également la souffrance psychologique. Ainsi, la création d'instituts psychologique adaptés a permis d'intégrer de nouvelles pathologies, dont la dépression nerveuse. La prise en charge des conséquences psychologiques de certaines maladies graves est désormais un fait, avec par exemple des centres d'écoute, d'associations qui permettent la verbalisation, l'échange sur cette souffrance. La souffrance est nécessaire et fondamentale au recul des frontières de la douleur. En effet, c'est parce que nous vivons des guerres, des catastrophes naturelles . [...]
[...] Ainsi, nous avons démontrer que l'affirmation paradoxale de Minkowski prenait tout son sens si l'on considère que la souffrance est une étape obligée pour l'élaboration de moyens toujours plus performants pour la combattre. Malgré tous nos efforts, on s'aperçoit qu'une nouvelle forme de souffrance liée à notre siècle d'individualisme perdure. Ainsi, on peut se demander si l'hyper instrumentalisation qui a contribuée aux progrès de la lutte contre la douleur n'est pas tout en même temps le nouvel outil qui a généré ce malaise de la société ? [...]
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