La crise, Kpioiç en grec, du verbe KpiTEiv (séparer, décider) désignait pour les médecins de l'antiquité, le moment où la maladie ayant évolué, le patient se trouvait dans un état d'équilibre instable pouvant déboucher soit sur une issue fatale, soit sur la guérison.
Aujourd'hui, de plus en plus fréquemment employé, le terme qualifie des situations dans une phase grave, parfois portées au paroxysme et susceptibles d'aboutir à un bouleversement auquel succède un état totalement nouveau ou bien un retour à l'état antérieur, c'est-à-dire à la normalité connue jusque là.
[...] Il y a donc crise et crise, crise internationale résultant de tensions entre pays et crise issue de la survenance d'un risque majeur, naturel ou technologique.
On parle aussi de crise politique, de crise de la pensée contemporaine, de crise de l'adolescence ou de crise morale. Toutes ces crises ont en commun avec les deux précédentes de correspondre à des situations où il faut choisir. Mais les conditions du choix et les initiatives à prendre ne sont évidemment pas les mêmes dans ces diverses situations. Si l'on s'en tient aux crises militaires (internationales) et civiles (survenance d'un risque naturel ou technologique), la comparaison révèle d'abord des différences. Dans les relations entre pays, la crise est un état de pré-guerre ou la menace qu'une situation ne devienne incontrôlable.
Le traitement de la crise consiste donc à rendre, dans les meilleurs délais, la situation à nouveau normale.
[...] Cette crise militaire offre de nombreux points communs avec la crise civile : imprévisibilité et soudaineté de l'attaque, incertitude sur ce que fera l'adversaire dans l'action, complexité organisationnelle des composantes des armées et, trop souvent, nombre de victimes et ampleur des dommages.
[...] Les autres caractéristiques du dispositif militaire se retrouvent peu ou prou dans les méthodes civiles de gestion des crises. On verra qu'elles sont prises en compte de manière plus achevée dans la défense civile, même si tout le monde s'accorde aujourd'hui à penser que les systèmes, les méthodes, les procédures et les moyens de protection des populations doivent être polyvalents, c'est-à-dire propres à assurer cette protection quelle que soit l'origine de la crise, qu'elle résulte de calamités naturelles, d'accidents technologiques, d'attentats terroristes ou de conflits armés.
Ces autres caractéristiques se retrouvent, en effet, dans les plans civils d'intervention, notamment les plans ORSEC.
? Ainsi les PC fixes ou opérationnels, placés le plus souvent sous l'autorité d'un membre du corps préfectoral, associent dans une fonction d'état-major des représentants des services intervenant sur le terrain ou en appui. (...)
[...] Mais préfets et autorités militaires étaient prêts à se rapprocher. Certains se sont d'ailleurs rencontrés pour se préparer à s'apporter mutuellement les aides que les circonstances surtout des actes terroristes ou des menaces auraient pu rendre nécessaires soit, par exemple, pour assurer la sécurité des transports militaires, soit pour protéger des installations d'importance vitale, soit encore pour préparer la mise en œuvre du plan de répartition des carburants en veillant à la sauvegarde des raffineries et des dépôts. Défense civile et militaire étant deux aspects complémentaires, l'efficacité commande que les structures chargées de les mettre en œuvre coopèrent autant qu'il est besoin. [...]
[...] Une seconde différence entre la crise militaire et la crise civile tient à l'importance que prend, dans celle-ci, le rétablissement de la situation après la crise, ce que l'on appelle la période post-accidentelle. Déjà, cette dernière avait commencé à être prise en compte avec les lois sur les calamités agricoles et sur les catastrophes naturelles (ces textes pourraient d'ailleurs être rapprochés de la loi sur la réparation des dommages de guerre). Aujourd'hui, à la suite des catastrophes de Bhopal et de Seveso, puis de l'accident nucléaire de Tchernobyl et de la pollution du Rhin en aval de Bâle, l'attention est appelée sur les mesures à prendre dans la phase post-accidentelle pour reconstituer les conditions d'une vie normale. [...]
[...] La situation de défense et la crise se rapprochent par leur dimension médiatique qui prend de plus en plus d'importance. Le ministère de la défense sans doute, été le premier, sinon à en prendre conscience, du moins à s'organiser pour en tenir compte. Le service d'information et de relations avec le public (SIRPA) l'a démontré en particulier pendant les événements du Golfe. On peut rapprocher à cet égard la situation de défense et les crises de type civil, celles-ci pouvant naître parfois, et risquant souvent de s'aggraver, par un effet médiatique. [...]
[...] Des modes opératoires militaires . . aux moyens civils Le rôle des armées La prévention et l'après-crise : les limites de la comparaison II) LES SITUATIONS DE DÉFENSE Répartition des responsabilités et coordination dans la conduite de la crise Une aide réciproque et une coopération qui s'intensifie CONCLUSION Introduction La crise, Kpioiç en grec, du verbe KpiTEiv (séparer, décider) désignait pour les médecins de l'antiquité, le moment où la maladie ayant évolué, le patient se trouvait dans un état d'équilibre instable pouvant déboucher soit sur une issue fatale, soit sur la guérison. [...]
[...] Des modes opératoires militaires . La crise militaire a son origine à l'étranger dans l'action d'un État qui, par des moyens agressifs, cherche à obtenir un avantage sur le nôtre, ou dans une modification des rapports de forces susceptible de bouleverser les équilibres géostratégiques. Elle prend des formes qui vont des tensions aux affrontements armés, en passant par les menaces. Cette crise militaire offre de nombreux points communs avec la crise civile : imprévisibilité et soudaineté de l'attaque, incertitude sur ce que fera l'adversaire dans l'action, complexité organisationnelle des composantes des armées et, trop souvent, nombre de victimes et ampleur des dommages. [...]
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