Michel Foucault, paroles, pratiques discursives, connaissance, prolifération du discours, raison, volonté de savoir, aveu, obéissance, confession, exomologèse, intériorisation de la surveillance, parrêsia
Notre rapport à la vérité, de l'Antiquité à nos jours, s'élabore à partir de discours, tantôt constitués, tantôt constituants. Ainsi, il existe des pratiques discursives qui sont l'objet de savoirs préalables, et qui ont par ailleurs le pouvoir de former la réalité, et plus précisément les sujets que nous sommes. Nous appartenons à une société de prolifération de discours, qui font simultanément de l'homme une figure du savoir et un objet de pouvoir, dès lors que la connaissance est instrumentalisée par celui-ci.
[...] La confession et l'aveu : vers d'autres pratiques de vérification Ainsi, nous voyons de quelle manière nous sommes amenés à produire des discours de vérité sur nous-mêmes. Ils revêtent une dimension spirituelle, politico-juridique, et médicale notamment dans la distinction entre le normal et la pathologie qui implique des procédures d'exclusions pour guérir. L'aspect coercitif de ces systèmes remonte aux techniques d'obéissance du pouvoir pastoral, qui usait notamment de la crainte (de Dieu) pour plier la volonté des individus aux actes de soumission. [...]
[...] C'est là encore le principe de la vérité, de la transparence, de l'exposition de sa vérité et de la vérité de l'être en général, le "tout dire" prend la forme d'un "tout montrer" dans la place publique afin de générer des prises de conscience. Cette vie radicalement différente est l'ultime exemple de la pratique de la parrêsia, comme réappropriation de la vérité, et in fine de la liberté. Conclusion La transformation éthique du sujet s'opère à partir d'une réappropriation de ses représentations. C'est peut-être là la tâche de l'homme moderne : effectuer un travail critique sur soi, interroge les savoirs, déconstruire les discours, dans le but de réellement libérer la parole des préjugés, des structures idéologiques. [...]
[...] Autrement dit, la direction des âmes, la production de vérité, sont mises en scène. Ces techniques et pratiques de direction spirituelle ont normalisé les examens de conscience menés dans le but de tout dire des mouvements de sa propre pensée (exagoreusis), et aboutissent à une "vigilance permanente sur soi-même". La confession et l'aveu : l'inquisition et l'intériorisation de la surveillance Ces techniques gouvernementales définissent un type de rationalité pour les gouvernés sur lequel repose in fine le libéralisme. "L'obligation de l'aveu [ . [...]
[...] L'analyse des pratiques discursives va alors permettre de mettre au jour soit des processus de subjectivisation, soit des processus d'assujettissement. La production de paroles de l'aveu à l'obéissance La direction des désirs : l'hypothèse répressive Foucault nous invite constamment à voir dans quelle mesure nous ne sommes pas nous-mêmes des effets du pouvoir. Le pouvoir est circulaire, il ne s'exerce pas depuis sa souveraineté centralisée et le décret des lois, mais depuis des processus normatifs plus complexes et plus diffus. [...]
[...] Le but de Foucault est de trouver des formes de vérités autres, en rupture avec les discours qui nous ont constitués, afin de nous orienter vers des modèles du gouvernement de soi inédits. Il faut donc garder à l'esprit ce fil directeur au cours des lectures, et toujours faire en sorte de relier les concepts de pouvoir (gouvernement) -savoir- sujet, que ce soit pour L'Ordre du discours, l'Histoire de la sexualité, ou le Courage de la vérité, cours et livres clés pour cerner la problématique de la parole et des discours. [...]
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