Les critiques contemporaines de la métaphysique se partagent en deux branches principales : d'une part, la critique anglo-saxonne d'ascendance analytique ; d'autre part, la tentative de dépassement de la métaphysique qui court de Nietzsche jusqu'à Heidegger et qui se prolonge chez des penseurs tels que Derrida et Deleuze - respectivement heideggerien et nietzschéen - dits philosophes de la différence (diaphorologues).
Or, la réduction désormais classique de la métaphysique à l'ontologie biaise l'idée que l'on se fait d'un dépassement de la métaphysique. Si métaphysique et ontologie ne devaient pas coïncider, les auteurs qui critiquent la métaphysique - donc en filigrane, l'ontologie - seraient susceptibles d'être encore des métaphysiciens (...)
[...] La métaphysique ne se résume pas à une ontothéologie. Il y a une profusion métaphysique : l'Un depuis Platon, l'ousia, qui va nourrir la pensée de la substance. Comme l'ousia appartient à l'être, on a cru pouvoir réduire la métaphysique à l'ontologie. On a surdéterminé la substance qui vient de l'ousia le dépassement de la métaphysique : les pratiques de l'Un Les philosophes les plus durs à l'égard de la métaphysique sont les anglo- saxons de la philosophie analytique ou positivisme ou empirisme logique (Ecole de Vienne), héritiers de Locke, Hume, Berkeley. [...]
[...] La métaphysique d'Aristote est alors réduite à une théologie et aucunement à une ontologie. En effet, en 1562, Benito Pereira (dit Pereirus) soumet la métaphysique définie comme science divine ou théologie, ainsi que la psychologie, les mathématiques et la physique, à la philosophie première et universelle, c'est-à-dire à l'ontologie, la science de l'Être. Goclenius s'en inspirera pour conférer sa primauté à la philosophie première comprise comme étude de l'étant en général sur la théologie entendue comme étude de l'être suprême. [...]
[...] Avec la fondation de l'ontologie, disparaît l'Un. Dans ce texte, saint Thomas donne son ampleur à l'être qui peut se manifester comme Vrai, Bien, Être, Un. C'est ce qu'il appelle la convertibilité de l'être. Il n'y a pas d'hypothèses concernant l'Être en tant qu'il ne serait pas (évidemment Saint Thomas introduit alors l'aporie fondamentale de la Scolastique en renversant la primauté de l'Un sur l'Etre que l'on trouvait encore chez saint Anselme et les théologiens du 12ème siècle. En soumettant l'un à l'être, il démunit celui-ci des principes mêmes qui rendaient possible, dans la métaphysique antérieure, l'émergence de l'un et du multiple, de l'identité et de la différence, du même et de l'autre, de la ressemblance et de la dissemblance Heidegger et la tradition thomiste L'ontologisation de la métaphysique par saint Thomas représente donc un coup de force ; en soi, l'ontologie n'est pas un axe majeur. [...]
[...] En tout état de cause, l'ontologie ne vient pas d'Aristote. Elle se développe au 17ème siècle, à l'époque du Discours de la méthode (1637) et de ce que l'on peut appeler une métaphysique de la substance. Mais c'est aussi l'époque des recherches de Micraelius et de sa distinction entre métaphysique générale et la métaphysique spéciale (1650). Cette distinction s'inscrit dans une histoire plus vaste du concept de métaphysique, qui aboutit à la sérieuse remise en question de l'équation ontologie = métaphysique La métaphysique ontologique Le fait que le terme de métaphysique provienne du classement des œuvres d'Aristote par Andronicos de Rhodes au 1er siècle apr. [...]
[...] Trop longtemps, la pensée est restée immanente aux choses, grâce aux notions de principes et de causes des choses. À l'inverse, le Dasein, c'est l'être-là, toujours déjà dans un monde dans un rapport aux choses. Heidegger met en avant la notion de monde : je suis un être-au-monde. La notion de main (Hand) est importante ; ainsi que celles de Zuhandenheit et de Vorhandenheit, de ce qui est sous la main à l'inverse de la vue qui est une métaphore traditionnelle de la métaphysique. [...]
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