A première vue, la métaphysique apparaît, par ses multiples champs d'implications et déterminations, comme ce qui est du domaine de l'inclassable. En effet, l'impossibilité de réduire à quelques sciences particulières les diverses interrogations telles que : « Qu'est-ce que l'être ? Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? Quelle est la nature du lien qui unit la cause à l'effet ? L'âme est-elle immortelle ? » est à l'origine de diverses interrogations. C'est d'ailleurs cette incapacité à faire entrer dans le cadre de la logique, de la physique ou de l'éthique certains écrits d'Aristote, traitant de problèmes similaires qui a conduit à donner le titre de Métaphysique à une série de volumes qui suivaient ses textes sur la Physique. En outre, si nous prenons en compte l'origine épistémologique de ce terme, la détermination d'un objet précis sur lequel porterait la métaphysique comporte d'autant plus de difficultés. En effet, la traduction du terme grec « meta ta physica » peut amener à des interprétations changeantes : le terme « meta » veut-il dire « après », « au-delà », au-dessus » ? et le terme physica désigne-t-il une science particulière, le monde matériel, la nature empirique et sensible, ou encore le domaine de l'expérience ? Ce caractère inclassable de la métaphysique est d'ailleurs le point de ralliement de ses partisans et adversaires qui pour les uns y voient sa légitimité dans son impossible réductibilité à une autre science et pour les autres y voient un reproche majeur. Malgré ses multiples controverses, il semble tout de même pertinent de préciser que la pensée métaphysique trouve son origine dans l'insatisfaction devant le monde sensible, multiple et changeant. Face à cette aporie, la métaphysique pose l'existence d'un monde connaissable seulement par la pensée et qui est la vraie réalité ou au moins la cause première de tout ce qui existe. La métaphysique prétend tirer de la seule raison la connaissance des principes premiers des choses qui sont aussi les principes premiers de la connaissance. L'apport cognitif de cette « discipline » devient alors considérable et indéniable. Cependant, si nous prenons en considération la question posée « la métaphysique n'est-elle qu'une question de mots ? » il semble que l'apport cognitif de la métaphysique puisse être très largement débattu. Cette interrogation pose ici la question de la légitimité de la métaphysique. En effet, si l'on réduit son discours à de vaines suites de mots, la métaphysique perd alors toute sa pertinence. Le manque de scientificité lié à l'impossible vérification des concepts métaphysiques doit-il être à l'origine du discrédit de la métaphysique ? ou doit-on au contraire repenser cet idéal de scientificité afin de lui redonner toute sa pertinence ? L'enjeu sera donc ici de déterminer si la métaphysique doit être éradiquée ou légitimée. Dans un premier temps, nous analyserons les prétentions premières de la métaphysique et ses domaines de prédilections lui assignant une valeur cognitive sans précédent. Ensuite, nous rendrons compte des lacunes de cette approche et mettrons en avant le manque de scientificité lié à cette conception en raison de son dogmatisme et de sa prétention à connaître des objets qui échappent à l'expérience. Enfin, nous reconsidérerons la nécessité de la métaphysique à la lumière d'une conception nouvelle de la science lui redonnant ainsi toute sa légitimité.
[...] Par conséquent, la métaphysique, retrouvant par là toute sa valeur cognitive et indispensable, ne peut en aucun cas être réduite à un verbalisme dénué de sens La nécessité du projet métaphysique, bien que très fortement remise en cause en raison d'un manque de scientificité inhérent aux systèmes métaphysiques classiques, est aujourd'hui indéniable. La reconsidération de la science sous un nouveau jour ainsi que la prise en compte des avancées scientifiques par la métaphysique semble lui avoir redonné un souffle nouveau. Le réaffirmation de son apport cognitif anéantit par la même occasion toute entreprise de réduction de la métaphysique à de vains discours. [...]
[...] La métaphysique est la science qui a pour objet ce qui est au-delà de la nature. Elle est la science suprême parce qu'elle étudie les attributs fondamentaux de tout ce qui est. Si la métaphysique est philosophie première selon Aristote, c'est parce que contrairement à ceux qui ne s'occupent que des causes matérielles tels que les physiciens, elle est science des premiers principes. La recherche des premiers principes ou causes premières est l'objet de la métaphysique, tandis que celle des causes secondes est l'objet des sciences particulières. [...]
[...] Après s'être rendu compte que la valeur cognitive et certaine de la métaphysique pouvait être très largement contestée, il serait pertinent ici de considérer l'hypothèse selon laquelle la métaphysique n'est qu'une question de mots La négation de la valeur cognitive de la métaphysique nous pousse, par conséquent, à considérer d'une toute autre manière le destin de la métaphysique. Elle ne serait plus qu'une question de mots une expression de la poésie, ou encire une expression du sentiment de la vie. Ainsi, le contenu de la métaphysique n'est nullement théorique mais verbal. En d'autres termes, le statut de science précédemment attribué à la métaphysique, science de l'être en tant qu'être se voit anéantit. [...]
[...] L'enjeu sera donc ici de déterminer si la métaphysique doit être éradiquée ou légitimée. Dans un premier temps, nous analyserons les prétentions premières de la métaphysique et ses domaines de prédilections lui assignant une valeur cognitive sans précédent. Ensuite, nous rendrons compte des lacunes de cette approche et mettrons en avant le manque de scientificité lié à cette conception en raison de son dogmatisme et de sa prétention à connaître des objets qui échappent à l'expérience. Enfin, nous reconsidérerons la nécessité de la métaphysique à la lumière d'une conception nouvelle de la science lui redonnant ainsi toute sa légitimité. [...]
[...] Cependant, si nous prenons en considération la question posée la métaphysique n'est-elle qu'une question de mots ? il semble que l'apport cognitif de la métaphysique puisse être très largement débattu. Cette interrogation pose ici la question de la légitimité de la métaphysique. En effet, si l'on réduit son discours à de vaines suites de mots, la métaphysique perd alors toute sa pertinence. Le manque de scientificité lié à l'impossible vérification des concepts métaphysiques doit-il être à l'origine du discrédit de la métaphysique ? [...]
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