expérience, science, métaphysique, connaissance théorique, expérimentation, principe ontologique, principe chronologique, principe logique, Kant, Platon
La science désigne une discipline qui cherche à ramener les phénomènes observables à des régularités, ou l'ensemble des connaissances rationnelles acquises et organisées méthodiquement dans un domaine spécifique. Au sens large, elle désigne toute connaissance théorique, s'opposant ainsi à l'ignorance ou à l'art. Puisque la science porte sur le réel, l'acquisition du savoir scientifique ne semble possible que par la mise en relation du scientifique avec la réalité : ainsi, le scientifique agit rationnellement sur le réel pour faire une expérimentation – ou subit le réel : il se doit alors d'organiser rationnellement ses données. Dans ces deux cas, il semblerait que le recours à l'expérience – en tant que contact d'un sujet avec la réalité sensible ou que pratique de cette réalité, d'où il reçoit informations et formations, dans le but d'acquérir un savoir, de valider une hypothèse - soit nécessaire. Mais est-il possible que la science puisse se passer de l'expérience (en tant qu'expérimentation et vécu) ? L'expérience est-elle le seul point de départ (chronologique) de l'acquisition du savoir, est-elle le seul élément qui représente l'ontologie de la discipline et en régit les fondements, est-elle la cause originaire dont découle logiquement le savoir ? Autrement dit, dans quelle mesure peut-on dire que l'expérience est au principe de la science ? Ceci pose le problème fondamental du paradigme dans lequel le scientifique s'inscrit.
[...] Principe logique enfin : l'expérience est la cause première du savoir scientifique, la science découle de l'expérience ; cela est le principe même de la méthode hypothético-déductive. Ceci est vrai selon le paradigme positiviste, principalement représenté par Auguste Comte, selon lequel l'acquisition de la certitude n'est possible que grâce à l'expérimentation scientifique, non à l'intuition, à l'émotion, ou à la métaphysique. Ce point de vue place la connaissance sous l'hypothèse ontologique : il existe un environnement qui est connaissable objectivement, indépendamment du point de vue subjectif du scientifique. [...]
[...] Dans quelle mesure peut-on dire que l'expérience est au principe de la science? Dissertation : Dans quelle mesure peut-on dire que l'expérience est au principe de la science ? La science désigne une discipline qui cherche à ramener les phénomènes observables à des régularités, ou l'ensemble des connaissances rationnelles acquises et organisées méthodiquement dans un domaine spécifique. Au sens large, elle désigne toute connaissance théorique, s'opposant ainsi à l'ignorance ou à l'art. Puisque la science porte sur le réel, l'acquisition du savoir scientifique ne semble possible que par la mise en relation du scientifique avec la réalité : ainsi, le scientifique agit rationnellement sur le réel pour faire une expérimentation ou subit le réel : il se doit alors d'organiser rationnellement ses données. [...]
[...] Dans le cas de ces sciences expérimentales le terme lui- même indique que l'expérience est au principe de la science. Principe ontologique, autrement dit, l'expérience est un élément constitutif de la discipline, la base qui régit le fonctionnement de la science ; dire qu'une science expérimentale peut se faire sans expérience est non-sens. Principe chronologique, c'est-à-dire que l'expérience doit se passer avant (dans le temps) les conclusions scientifiques, puisque ces conclusions se fondent sur l'expérimentation. Même si le scientifique s'inscrit dans le paradigme constructiviste (c'est-à-dire si son but est de transformer l'état actuel de la science), et qu'il réalise une expérience chronologiquement après l'établissement de la connaissance scientifique, l'expérience n'est que le commencement d'un nouveau savoir scientifique. [...]
[...] Si nous nous plaçons du point de vue du raisonnement platonicien, nous pouvons affirmer que l'expérience sensible est également au principe des mathématiques. En effet, Platon, dans la République, montre qu'il est possible de connaître les mathématiques sans ne rien apprendre de nouveau : il procède par une analyse régressive, qui se fonde sur le sensible, les éléments concrets pour s'élever grâce à la raison vers les principes mathématiques. Néanmoins, le raisonnement inductif reste probabiliste : ainsi, Karl Popper nous montre que le fait de voir cinq cents cygnes blancs peut nous laisser croire que tous les cygnes sont blancs, néanmoins il suffit de voir un seul cygne noir pour contredire l'hypothèse. [...]
[...] En réalité, l'expérience en tant qu'habitude et que vécu unique, non seulement peut, mais doit être au principe des sciences humaines. Si nous nous plaçons du côté du paradigme interprétativiste ou social-constructiviste (généralement plus adaptés que le paradigme positiviste), si nous posons l'hypothèse phénoménologique de la connaissance c'est-à-dire que nous considérons que les interactions entre les objets et les sujets sont au principe de la connaissance alors nous pouvons dire que les sciences humaines ne peuvent se passer de la dimension subjective, du vécu des sujets et du scientifique. [...]
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